Seuls les paysans utilisant encore les bêtes de somme pour «battre» leurs récoltes moissonnées à force de bras accueillent avec bonheur ces smayem unebdu, dépassant quelquefois les quarante degrés. En plus de leur faciliter la tâche au moment du «battage», cette canicule leur permet de tirer le meilleur profit de l’épi doré. Quant au risque de voir leurs récoltes consumées par le feu, il est infiniment minime tant que leurs champs, terrains accidentés généralement, refusent l’accès aux engins motorisés. Ce qui n’est pas le cas s’agissant de ces vastes espaces de céréaliculture pris d’assaut par les moissonneuses-batteuses et autre tracteurs à chenilles. Sillonnés par ces machines, ces champs encourent le risque d’être, à tout moment de la journée caniculaire, anéanti par le feu enclenché par une étincelle provoquée à son tour par «les dents de la machine». Pour ces paysans motorisés qui doivent doubler de vigilance, la canicule n’est donc pas la bienvenue. Ces smayem unebddu qui, selon les services de la météorologie, prendront fin dans 24 heures, sont, à chaque fois, terriblement appréhendés par les personnes âgées et fragiles et donc plus vulnérables. Plus que n’importe qui, ces personnes, ont besoin d’être rafraîchies et hydratées sans relâche. Ce qui n’est pas évident notamment s’agissant de personnes âgées vivant seules. A ce propos, rappelons que les quelques milliers de morts enregistrés en été 2005 en France ont justement le profil de ces personnes âgées. Fort heureusement pour nos vieillards, la cellule familiale ne les ‘’rejette’’ pas. Auquel cas…
La canicule est aussi l’ennemi du malade chronique, tel que l’asthmatique. Ce dernier, s’il n’est pas surveillé de très près, risque d’être surpris par la grande chaleur et verra son cas aggravé. Mais pour qu’on le surveille (ou qu’il se surveille), il faut qu’on ait conscience de son mal et du risque qu’il encourt. Une prise de conscience qui passe forcément par des campagnes de sensibilisation à l’endroit de ces malades et de leurs familles.
Ce qui n’est hélas pas dans notre culture.
Cela étant, les quarante degrés que subissent nos villes, villages et hameaux restent un fragment important du cycle qui fait la vie que le malade et la personne âgée peuvent traverser sans dégâts pour peu…
Quant au citoyen «normalement» constitué, la canicule l’empêchera, au pire, de dormir de bonne heure. Au réveil, il en fera un sujet de discussion pour meubler une journée écrasante.
T. O. A.
