Désormais, les beaux discours ne suffisent plus. Joindre le geste à la parole et passer concrètement à l’acte est plus que nécessaire pour espérer faire une place au cinéma d’expression amazigh sur la scène nationale et internationale, pourquoi pas. Dans leurs intentions du moins verbales, les décideurs ne ratent jamais l’occasion d’affirmer le caractère prioritaire et l’importance qui seront accordés à la culture et au cinéma amazighs, surtout en terme d’infrastructures culturelles, sinon comment expliquer la fermeture de presque la totalité des salles de cinéma par exemple alors que les réalisateurs locaux à l’image de M. Namane ne trouvent pas une salle de projection pour lancer leurs différents produits cinématographiques. Pour en revenir aux salles de cinéma qui faisaient la fierté de la culture algérienne pendant les années 70 et qui ont permis aux films algériens de se distinguer et de s’imposer sur la scène régionale du moins, aujourd’hui, elles sont dans leur majorité fermées, les exemples ne manquent pas et si l’on considère uniquement la wilaya de Tizi-Ouzou, le compte est vite fait. A Tizi Ouzou-ville, il ne reste plus que la Maison de la culture de Dda Imuldu. Au sud de la même wilaya, le sort est encore pire car la salle de Maâtkas et de Boghni sont elles aussi à l’arrêt. La salle de Aïn El Hammam connaît le même destin. Alors, la promotion du film amazigh ne se fera pas dans la rue tout de même ? Un peu de bon sens. Le cinéaste-réalisateur Belaïd Namane qui a, à son actif, deux films, n’arrive même pas à faire la projection en avant-première à Tizi Ouzou, à cet effet, il nous apprendra : “Connaissant les réalités du terrain, j’avais introduit ma demande au mois de février, hélas, les tiroirs ont eu raison d’elle, j’ai réintroduit une autre demande au mois de mai passé, hélas encore ! La salle demeure indisponible jusqu’à aujourd’hui surtout avec le Panaf, cela se comprend”. Le Panaf c’est une belle chose pour toute la nation. Des événements de ce genre sont vivement les bienvenus même si certains montrent des réticences surtout que le volet financier est assez considérable, chose que les connaisseurs en la matière ne partagent absolument pas, après tout, la culture joue un rôle capital dans le développement des Etats. Seulement, il faut à notre sens commencer par donner d’abord un coup de balai devant sa porte autrement, faire le nécessaire chez soi, à commencer par réouvrir et rééménager les infrastructures fermées et construire de nouvelles structures pour donner un réel coup de pouce à la culture.
H.O.T.
