Selon les informations recueillies auprès des observateurs de la scène politique nationale, des partis politiques seraient en passe d’être agréés dans les prochains jours. Ils viendront s’ajouter au chapelet de ceux existant déjà. Le paysage politique, en tout, compte désormais plus de soixante partis politiques. L’avènement du multipartisme, suite à l’amendement de la Constitution en février 1989, a permis l’installation d’une nouvelle culture politique.
La levée de la chape de plomb qui a caractérisé la vie politique depuis l’indépendance a permis la création de plus de cinquante partis politiques et de nombreux syndicats.
Les libertés individuelles, politiques et syndicales notamment, ont connu un bond tel que de multiples activités étaient programmées à travers le territoire national.
Rassemblements, meetings étaient tenus à travers le territoire national. Cela a aussi permis une entrée fracassante des partis de la mouvance islamique, avec la légalisation de l’ex-FIS. Occasion saisie par la mouvance intégriste pour prendre de l’essor.
Les élections législatives de 1991 resteront gravées dans l’histoire de l’Algérie contemporaine. L’ex-FIS avait raflé la mise en emportant la majorité des sièges. Ce qui allait engouffrer l’Algérie dans une spirale infernale.
L’atmosphère qui avait prévalu a semé la “terreur” au sein de la population et suscité une levée de boucliers de la mouvance démocratique. Le chaos s’installa peu à peu. La démission du président de l’époque, Chadli Bendjedid, avait entraîné un vide institutionnel qui ébranla le sommet de l’Etat. Le 12 janvier, soit le lendemain de la démission du président, l’arrêt du processus électoral était annoncé. La protestation gagne la rue. L’ordre a été maintenu grâce à l’armée. La vacance du siège de la présidence de la République a été palliée par l’installation dans l’urgence du HCE (Haut Comité de l’Etat). Puis, quelques mois après, Mohamed Boudiaf est rentré de son long exil pour le présider.
L’espoir qu’il ressuscita au sein des masses populaires, notamment les jeunes générations, n’aura pas duré longtemps. Il fut assassiné en direct à la télévision le 28 juin 1992, à Annaba.
Le pays a sombré, depuis, dans la spirale de la violence : terrorisme, banditisme, criminalité. Des milliers de familles étaient endeuillées. La vie politique dans le pays se réduisit en peau de chagrin. L’activité politique été mise au placard par la mise en place de l’état d’urgence.
Les partis politiques de l’opposition, qu’ils soient ceux agréés ou ceux qui étaient en attente de l’être, l’UDR, Wafa de Ahmed Taleb Ibrahimi et de l’UFD de Sid-Ahmed Ghozali, étaient mis en veilleuse tant l’activité politique était quasi inexistante.
L’activité partisane sera-telle en passe de subir une métamorphose – et dans quel sens – suite au projet de la révision de la loi organique sur les partis politiques, précédemment révisée en 1996, remise aux députés pour examen le mois de mai dernier ? L’actuel paysage politique actuel est qualifié de “morose” et de “sans relief” par les observateurs de la scène politique nationale. Qu’en sera-t-il de celui qui émanera de l’éventuelle reconfiguration ? La démocratie gagnera-t-elle un cran ?… L’avenir nous renseignera sur son avancement ou son recul. Attendons pour voir !
Ahmed Kessi
