(2e partie)
Non satisfait de cette réponse, le bûcheron continue à cogner. Pour être délivrer le lionceau lui dit encore :“Goulagh our thetsagh memmi-s n-etmet tou th h’achama oufighth imouth !- Je jure de ne dévorer le fils de la femme qu’une fois mort et sans vie !”Lui ayant arraché ces promesses, le bûcheron cesse de le frapper. Il se saisit de sa cognée et, se met à entailler le chêne. Après quelques coups bien ajustés, l’arbre est abattu et délivre les pattes du lionceau piégé.Les pattes bleuies, c’est péniblement que le lionceau arrive chez sa mère, en le voyant dans cet état, elle devine que quelque chose s’est passé. Elle lui dit à brûle-pourpoint :- “Achou ik you ghen a memmi ? (Que t’es-t-il arrivé mon petit ?)- Oufigh ouin iyi ghelven assagi d’memi-s m-etmet’t’outh ayemmi ! (Aujourd’hui, j’ai eu affaire, à plus fort que moi, il s’agit du fils de la femme !)”- C’est ce que je redoutais, je savais qu’un jour ou l’autre que tu allais le rencontrer. C’est pour cela que si tu te souviens, je t’ai dis, tu trouveras à qui parler. Et tu l’as trouvé ! Et à ce que je vois vous avez bien “discuté”.- Il m’a roué de coups, et je lui ai promis de ne jamais dévorer un être humain vivant, mais je pourrai le faire, si je le trouve mort. (Il paraît que depuis la tenue de ce serment les lions ne mangent jamais les hommes vivants, même de nos jours).Après toutes ces péripéties, le lionceau, devenu lion se méfie des hommes, et ne les approche même pas. Un jour, en allant à la chasse il surprend deux lions, qui ont mis à terre le bûcheron et s’apprêtent à le dévorer. Voyant la scène il se précipite, reconnaissent l’homme, il lui dit : – N’est-ce pas toi le fils de la femme ?- Ne voulant pas être parjure, le lion se tourne brusquement vers l’un des assaillants et lui brise le cou. Voulant faire autant avec l’autre lion, il ne réussit pas ; sur le point d’être battu, le bûcheron se relève et lui sauve la vie en tuant le fauve avec sa cognée.Depuis cet instant l’homme devient l’ami du lion.
Lounès Benrejdal (A suivre)