Usant de barricades de fortune, de pierres et de pneus brûlés, les jeunes ont bloqué, des heures durant, tout accès à la ville.
Les usagers de la RN 12 ont également eu beaucoup de mal à quitter Tizi-Ouzou. Ceux qui l’ont fait ont dû faire preuve de beaucoup d’ingéniosité, car il fallait contourner et les barricades et les embouteillages pour avoir accès à la rocade sud, puis à la RN 12.
Pour ce qui est des raisons de cette (énième) colère, les jeunes manifestants nous ont fait savoir qu’ils protestaient contre l’arrestation (qu’ils jugent arbitraire !) d’un des leurs, résidant du quartier sud-ouest.
Selon les propos des jeunes qui ont fermé la route, cette personne, qu’ils qualifient de “très respectable”, a non seulement fait l’objet d’une arrestation illégale, mais également d’agression de la part des policiers.
Le fils du concerné, qui nous a présenté un certificat médical attestant que son père a été roué de coups et qu’il a été sévèrement blessé au front par une crosse de kalachnikov, raconte que son père était “allé voir ces policiers pour qu’ils s’expliquent sur l’arrestation, quelques minutes plus tôt d’un de ses fils, lui aussi passé à tabac. Une altercation s’en est suivie.
Les esprits se sont échauffés et mon père s’est physiquement accroché avec les policiers. Ils l’ont sévèrement roué de coups.
Mon père n’a dû son salut qu’à l’intervention de quelques riverains…”
Mais le plus injuste dans cela, ajoute notre interlocuteur, c’est que “le lendemain, quand mon père s’est présenté au procureur pour déposer plainte contre ses agresseurs, il a été immédiatement arrêté et jeté en prison. Il comparaîtra demain (aujourd’hui dimanche, Ndlr) devant le juge…”
Cela dit, la fermeture de la route pendant presque toute la journée d’hier à eu comme objectif de demander la libération du détenu.
Ce dernier, fils de chahid et souffrant d’une maladie chronique, à passé hier son 6e jour d’emprisonnement.
A. B.
