La situation de l’ancien gardien de prison d’Azazga Amar Zerar, licencié en 2001 se complique davantage. Ce père de cinq enfants touché par la vague de licenciement, qui avait suivi les événements du Printemps noir en Kabylie, n’a plus de quoi subvenir les besoins de sa famille.
Ses quatre enfants ont déjà quitté les bancs d’école. Il était agent de rééducation au pénitencier d’Azazga. Son calvaire a commncé lors de sa mutation à la prison de Laghouat, où il avait reçu une lettre de licenciement au bout de quelques jours. Après plusieurs tentatives pour être réintégré dans son poste, le résultat demeure le même. Le concerné s’est présenté hier à notre rédaction dans l’espoir de trouver un écho à son cri. Il était muni de nombreux documents et de pièces délivrées pas différentes institutions auxquelles il s’est adresssé. Outre ces actions, il a entamé à deux reprise deux grèves de la faim. La première était en 2001 à la maison de la presse, et la deuxième en 2003 devant la présidence. Selon le concerné, sa péripétie a commencé en 1999. Lors de la visite de l’actuel président à la wilaya de Tizi-Ouzou, M. Zerar lui a transmis une plainte mentionnant ce passage : « Au moment où les meilleurs enfants de ce pays tombent sous les balles d’assassins, certains responsables profitent de cette situation. Ils sont arrivés jusqu’à proposer par des intermédiaires des libertés provisoires à coups de millions, les noms de ces détenus sont les preuves formelles de mes dires.” Plus loin encore, cet employé a relevé que cela se passe au su et au vu de ses responsables. » À ce moment, tous les fonctionnaires à la maison d’arrêt d’Azazga sont au courant y compris le directeur de l’époque, « lit-on dans la lettre.
Il convient de rappeler que l’affaire a été médiatisé. Deux ans plus tard, il sera transféré à Laghouat, comme agent de rééducation. Au bout de quelques jours, M. Zerar sera « accusé » par son ancien directeur d’avoir violenté un prisonnier et refusé de rejoindre son poste. L’accusé prend défense, et il qualifie les propos de calomnie orchestrée contre lui. Depuis, la victime se trouve spoliée de son poste. Ainsi, les 116 recours déposés auprès des ministères de la Justice, de l’intérieur, dont certains étaient adressés directement au président de la République et au premier ministre. Toutes ses tentatives sont demeurées vaines. « A chaque fois que j’introduis un recours, je reçois un accusé mais sans suite. Le dernier accusé je l’ai reçu en avril dernier, du ministère de la Justice. Depuis, il n’y a pas eu de suite » a-t-il fulminé. Sa détresse est accentuée par le sort de ses enfants et la façon de leur garantir une vie normale ? Voyant toutes les portes pratiquement fermées, Amar ne sait plus à quel saint se vouer !
Akli Slimani
