Il s’agit, en fait, d’un avis partagé par la quasi-totalité des citoyens que nous avons apostrophés hier sur ce sujet. En somme, Tizi ne se situe pas encore par rapport à ce week-end, un “nouveau” week-end qui risque de chambouler les habitants de la société kabyle en général. “Je n’arrive pas à imaginer que le samedi sera désormais une journée de repos.” Le flou demeure, en effet, total dans l’eprit de la population dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Il faut dire que la loi décrétant le nouveau week-end n’a pas été suivie, du moins dans la capitale du Djurdjura, de complément d’informations et d’orientation pour tenter d’expliquer les gros axes de cet aménagement des horaires de travail : “La poste va-t-elle travailler seulement la demi-journée, les vendredis ? Qu’en est-il des banques et des entreprises économiques privées et publiques ?” C’est autant de questions que se posent les habitants de Tizi. En fait, même certains responsables dans certaines administrations ne savent pas sur quel pied danser. Ainsi, si certaines APC que nous avons contactées affirment qu’elles ont reçu des orientations à assurer un service minimum durant la journée de vendredi, d’autres, en revanche, soutiennent le contraire affirmant qu’elles n’ont été destinataires d’aucune note dans ce sens. “Il s’agit d’un simple décalage pour nous, les services qui travaillaient auparavant les jeudis, travailleront désormais les vendredis. Je pense ici au service de l’état civil qui fermera en conséquence le dimanche en plus de samedi. Le reste prendra son week-end les vendredi et samedi et reprendra le dimanche”, croit savoir un responsable de l’APC d’Akarou au bout de fil. C’est la grande confusion, en somme. Tizi a hâte de découvrir ce week-end. Qu’en sera-t-il de la journée du vendredi ? Gardera-t-elle la monotonie qu’est la sienne ou adoptera-t-elle un nouveau mode de vie ? C’est la grande question que se pose tout Tizi. “Franchement je ne crois pas qu’on va abandonner les anciennes habitudes durant les vendredis. C’est devenu comme un réflexe qu’on ne peut pas abandonner du jour au lendemain”, estime Mokrane qui espère tout de même que Tizi-Ouzou adoptera un autre rythme de vie durant le vendredi, avec l’ouverture de certains services d’administration notamment. Il est inutile de rappeler que durant la journée “sacrée” du vendredi, Tizi et les différentes localités de la wilaya sont des villes mortes. Qu’en sera-t-il avec l’application du nouveau week-end durant lequel certains ouvriers et fonctionnaires seront appelés à travailler certainement les vendredis ne serait-ce que la demi-journée ? Contacté, hier, le directeur de l’Edimco, une entreprise publique de distribution de matériaux de construction, nous a informé que les unités affiliées à l’entreprise travailleront le vendredi. Ce sera également le cas pour les autres sociétés publiques et privées qui ne peuvent pas se permettre deux journées de repos par semaine. “Je crois que c’est plutôt une bonne chose pour l’économie algérienne de passer à ce week-end. Cela permettra de limiter les pertes enregistrées avec l’ancien système”, estime un responsable au niveau de l’une de ces entreprises. Cela n’est pas l’avis d’un fonctionnaire qui pense qu’il faut opter complètement pour le week-end universel, soit les samedi et dimanche, au lieu de ce week-end à “l’algérienne” qui dérangera, dit-il, plus qu’il n’arrangera les choses. Sur ce nouveau week-end, en somme, Tizi est partagée entre les pour et les contre. En fait, faudra-t-il d’abord comprendre les axes de ce même week-end pour se prononcer. “Il faut peut-être attendre pour voir plus clair”, nous dit un autre citoyen. “Il faut attendre”, car Tizi ne se situe pas encore.
M.O.B