Le défi relevé !

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Il est vrai que tout avait été prévu en matière de transport puisque des navettes continues de 10h à 22h ont transporté les gens désireux de se rendre à Djoua de la Maison de la culture Taos Amrouche de Bgayet au Plateau Taliwines.

En fait, ce festival n’est pas une fin en soi puisqu’il ne signe que le début de tout un projet qui consiste en une véritable renaissance de ce village historique déserté par les siens lorsqu’il avait été déclaré zone interdite en 1958, mais aussi à cause de l’exode rural à l’indépendance puis par l’attrait de la ville et la modernité. Le projet en lui-même, financé en grande partie par les enfants émigrés de Djoua de l’Association sœur de Paris, est déjà entamé, notamment en ce qui concerne la piste qui mène à ce village devenu ruines et l’éclairage.

Quant au reste du projet, il a pour ambition la création d’une dynamique économique alliant tourisme, culture, artisanat dans une logique de développement rural durable. Ce projet exemplaire et novateur est susceptible de faire référence sur d’autres territoires et à échelles géographiques. Durant les préparatifs, les organisateurs se sont posé la question suivante : «Ne faut-il pas alors relever ? Celui de s’inspirer des anciens pour renouer avec la culture là où on l’a délaissée et œuvrer avec elle à ressusciter, par le travail, la vie des hommes». Nous nous sommes rendus sur les lieux pour constater sur place qu’en ce qui concerne l’organisation d’un festival sur les hauteurs de la montagne de Yemma Djoua et du plateau Taliwines, le défi a été bel et bien relevé puisque la réussite a été totale. Quant au reste du projet, nous avons de bonnes raisons d’affirmer qu’il sera également concrétisé. Ainsi, Djoua, qui n’était plus que ruines, vient de «renaître» un demi-siècle plus tard !

Pour en revenir au festival organisé sur le plateau Taliwines de la montagne de Yemma Djoua qui dominent la baie de Bgayet, en plus de l’endroit paradisiatique où il fait bon de passer ses vacances, toutes sortes d’animation ont eu lieu du 5 au 11 août 2009 entre conférences-débats avec divers thèmes, galas artistiques et activités ludiques. D’ailleurs, la plupart des invités, personnalités de notre culture, ont répondu présents à l’appel des organisateurs. Citons Slimane Hachi qui a animé une conférence et les stars Malika Domrane, Chérif Hamani et Ali Yahiatène pour ne citer que ceux-là. Même la tempête de vent du 9 août et la pluie du lendemain n’ont pas empêché le festival de se poursuivre. D’ailleurs, la panique n’a pas duré puisque l’équipe de bénévoles, qu’il faudra saluer la volonté et le courage, a pu réagir sans attendre. L’annulation du gala d’Ali Yahiatène était évidente à cause de la pluie. Toutefois, les organisateurs lui ont proposé de chanter durant le gala de clôture en compagnie des artistes programmés, ce qu’il a fait avec plaisir puisqu’il tenait à participer à cette manifestation originale et inédite. La réussite du festival et le nombre impressionnant de visiteurs a imposé cela et c’était tant mieux. A cela, il faut rajouter la présence d’une vingtaine d’associations socioculturelles et touristiques qui étaient présentes sur place, chacune avec son stand, sans oublier le café littéraire organisé par son initiateur, l’artiste Nouredine Saïdi.

Maintenant que le festival est terminé, les enfants de Djoua entameront le travail en vue de réaliser leur projet qui consiste en la contribution, la réappropriation et la valorisation du patrimoine historique de cette région de Kabylie par la réhabilitation et la préservation des villages et des sites anciens ; la promotion et le développement local par la mise en œuvre de projets qui s’appuieraient sur les potentialités de la région et le savoir-faire traditionnel en matière d’activités agricoles, artisanales et touristiques ; et enfin l’initiation d’une manifestation culturelle annuelle qui dynamiserait la vie économique et culturelle qui ferait de la région un pôle d’attraction du monde extérieur. Pour ce dernier objectif, il a été réalisé grâce à la volonté de tous les bénévoles sans exception qui se sont sacrifiés durant toute une semaine en travaillant matin et soir. Bravo !

Amastan S.

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