Le secteur de l’éducation dans la wilaya de Béjaïa couve une situation explosive. Et pour cause ! Des centaines de travailleurs du secteur de l’éducation dans la wilaya de Béjaïa font le pied de grue dans l’espoir d’être payés avant les rentrées sociale et scolaire et le mois de Ramadhan ! Le conseil syndical du SNTE de la wilaya de Béjaïa met en garde le ministère de tutelle quant aux fâcheuses conséquences qui découleront de ce marasme sans précédent.
D’ailleurs, à près d’un mois de la rentrée scolaire, le SNTE de Béjaïa sort de son mutisme et projette de marquer son mécontentement par une action de protestation. Ainsi, la décision est d’ores et déjà prise par le SNTE : “Dès la rentrée scolaire, une grève de trois jours et un rassemblement devant le siège de la wilaya seront observés.” La goutte qui aura fait déborder le vase ? Le non-paiement des salaires de cette frange de fonctionnaire à temps en application des lois en vigueur. En clair, ils attendent toujours le versement de leurs salaires et de la prime de rendement. “Les travailleurs de l’éducation dans la wilaya de Béjaïa ont été privés durant cet été du versement de leurs salaires et de la prime de rendement”, dénonce le conseil syndical du SNTE de la wilaya de Béjaïa dans une déclaration transmise à notre rédaction. Selon le SNTE de Béjaïa, le salaire du mois de juillet a été versé le 30 du même mois au lieu du 12.
Quant à la prime semestrielle, indique-t-on, elle n’a pas encore été versée à la fin du semestre, comme prévu par les textes en vigueur. “Cette lamentable situation qui ne semble pas inquiéter les responsables du secteur, muets comme une carpe et pourtant dotés d’un bureau de communication, n’est pas sans répercussion sur la vie des travailleurs”, s’indignent les rédacteurs du document. En conséquence, à en croire le SNTE de Béjaïa, les travailleurs de l’éducation se trouvent présentement dans “l’incapacité de subvenir aux besoins élémentaires de leurs familles avec un salaire de misère et non versé à temps, la privation de plusieurs familles de travailleurs de passer des vacances dignement, l’endettement des familles des travailleurs à salaire unique ou de couples exerçant dans l’éducation, le malaise moral qui est venu s’ajouter au stress que subissent les travailleurs durant l’année scolaire, le complexe et l’humiliation que vivent les travailleurs de la wilaya de Béjaïa devant leurs collègues des différentes régions du pays venus passer leurs vacances à Béjaïa avec leurs salaires et la prime de rendement versés le 4 juillet et enfin la démotivation des compétences qui ont fait des résultats honorables lors des examens de fin d’année scolaire”.
Outre le retard dans le versement des salaires des travailleurs et son lot de désagréments, le SNTE de Béjaïa estime que le secteur de l’éducation à Béjaïa obéit à “une gestion administrative singulière”, faisant de lui, explique-t-on, une zone régie par “l’humeur et le bon vouloir des gestionnaires.”
Pour le SNTE de Béjaïa, “ces signes démontrent que le secteur de l’éducation dans la wilaya est abandonné et que l’autorité et le contrôle sont inexistants à tel point qu’aujourd’hui même les logements d’astreinte du secteur de l’éducation sont mis à la disposition des agences immobilières et loués aux touristes et vacanciers”. Pour tirer un trait sur une situation des plus humiliantes, le SNTE de Béjaïa lance un appel aux syndicats du secteur de l’éducation pour “une concertation et des actions communes” dans la perspective, souligne-t-on, de mettre un terme “aux mépris, incompétences et archaïsmes devenus les références de gestion du secteur de l’éducation dans la wilaya de Béjaïa.”
D. S.