Un potentiel économique en mal de perspective

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La gamme de produits qui caractérise chacune de ses localités est aussi riche que variée : la poterie de Maâtkas, le bijou des Ath Yenni, le célèbre tapis d’Ath Hichem, la vannerie, sculpture et décoration sur bois et les inévitables broderies, « fuda » et des multiples robes kabyles. Les produits exposés à chaque manifestation sont de qualité et mettent en valeur le talent de ces artisans qui les ont réalisés, jeunes pour la plupart. La présence de stagiaires dans des centres de formation professionnelle et des agents des différentes agences, telles que l’Agence nationale de gestion des microcrédits (Angem), l’Agence nationale pour le soutien à l’emploi des jeunes (Ansej) et la Caisse nationale d’assurance-chômage (CNAC), est fort louable, dans la mesure où cela favorise la prise d’information qui est à l’origine de la prise d’initiatives et des opportunités de création de micro-entreprises. Durant les sept mois de l’année en cours, environ 1 000 prêts non rémunérés ont été accordés pour l’achat de matières premières par l’Angem de la wilaya, en vue de la promotion de l’artisanat traditionnel de la wilaya. Une initiative à saluer et à réediter. Ce qui constitue un coup de pouce pour une catégorie de citoyens en manque de moyens, notamment la gent féminine, qui, faut-il le rappeler, fait face à une dure réalité, chômage, marginalisation et quasi-inexistence de perspectives. Nul n’ignore les difficultés dans lesquelles se débat l’artisanat ces dernières années. L’artisanat en Kabylie dont la renommée est avérée est, à l’image de l’artisanat dans le pays, en nette régression. La situation déplorable que vit le bijou de Beni Yenni est aussi partagée par le tapis d’Aït Hichem, la poterie de Maâtkas et d’Aït Kheir. En plus de la cherté des matières premières, laine, corail, argent… les artisans font face à la difficulté de commercialisation de leurs produits. Ce qui, avec le savoir-faire qui se perd un peu plus d’année en année, compromet sérieusement ce secteur.

L’époque où les objets artisanaux sont prisés par les nombreux touristes, nationaux ou étrangers, semble si lointaine. Les villages et monts de Kabylie enregistrent la venue de nombreux visiteurs des quatre coins du pays, en plus des étrangers et des émigrés qui y séjournent durant les grandes vacances. L’été était tant attendu par de nombreuses familles qui en tiraient leurs revenus par la vente de leurs produits. De ce fait, la chaîne fonctionnait pleinement : art, relève, commercialisation, tourisme étaient en plein essor. Mécanisme qui semble en panne depuis des années.

Les efforts consentis par les pouvoirs publics à travers les différents dispositifs en vue de relancer la dynamique du secteur semblent insuffisants. Du point de vue des artisans, toutes activités confondues, trouver des circuits de commercialisation est le seul moyen pour redynamiser le secteur. Ce qui ne peut se concevoir, bien entendu, sans une réelle alternative touristique avec lesquelles résulteraient des opportunités de partenariat et des transactions commerciales.

Ahmed K.

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