Une grande foule accompagne Katchou à sa dernière demeure à Hamla (Batna)

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La scène artistique nationale et particulièrement auréssienne est en deuil après la mort subite mercredi dernier de la star de la chanson chaouie Katchou, de son vrai nom Ali Nasri, dans un accident de circulation. Il laissé derrière lui une oeuvre composée de 14 albums inspirés tous du patrimoine musical local.

Né en 1963, dans la daïra d’El-Madher au sein d’une famille conservatrice de la tribu des Ouled Chelih, Katchou a montré dès sa jeune enfance un penchant profond pour la musique et le chant, affirment tout ceux qui l’ont connu et côtoyé.

Tout enfant, il fredonnait, ajoutent-ils, les chansonnettes populaires de la région qui devaient par la suite imprégner tout son art en dépit des innovations qu’il y introduit. Demeuré modeste et proche des gens, il fut à l’origine de la découverte et l’encouragement de plusieurs jeunes talents.

Katchou qui a laissé derrière lui une femme et trois enfants choisissait toujours des paroles  »correctes » pour ses chansons à l’exemple de son tube à succès « Nouara », « Hemi hemi » et « Agoujil » (l’orphelin).

En effet, c’est par cette dernière chanson que Katchou a débuté son parcours artistique dans les années 80 au sein de la troupe Faziri aux côtés de l’artiste Salim Souhali.

Chanteur incontournable des festivals de musique en Algérie mais aussi à l’étranger, Katchou, ambassadeur par excellence de la chanson chaouie moderne, a même chanté dans la mythique salle parisienne de l’Olympia. Surpris par l’appel du destin, le défunt chantre du patrimoine musical auréssien préparait un nouvel album qu’il voulait « innovateur » ainsi qu’une opérette sur la vie du feu colonel Hadj Lakhdar, un des chefs de la guerre de Libération dans les Aurès.

Katchou a également participé à l’opérette « El-waâda » ainsi qu’à la caravane artistique nationale partie vers les lieux saints de l’islam. Investisseur agricole ; il avait en outre lancé un projet de tourisme environnemental de concert avec le Parc national de Belezma. Ainsi, cette vedette de la chanson chaouie, n’est plus. Katchou a été enterré en présence d’une foule nombreuse. Ont assisté aux funérailles aux côtés de ses proches, le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales, M. Abdelkader Ouali, les autorités locales civiles et militaires, le directeur de l’Office national pour la culture et l’information (ONCI) ainsi que de nombreuses personnalités et artistes connus sur les scènes locales et nationales.

Cependant, La radio locale de Batna a cessé ses émissions ordinaires pour donner l’occasion, en direct, aux fans et admirateurs de l’artiste de présenter leurs condoléances à ses proches et à la famille artistique nationale.

Tous les fans du défunt ont été touchés par la mort subite du pilier de la chanson auréssienne ; ils sont même venus de plusieurs wilayas voisines, de Biskra, Khenchela et Oum-El-Bouaghi afin d’assister à son enterrement.

Kahina Idjis

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