Le Cnapest expose ses préoccupations

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Pour relever le niveau de vie, le Conseil national autonome des PEST avait procédé à l’installation de commissions et la constitution d’ateliers de travail pendant la 6e université d’été tenue à Skikda du 17 au 23 juillet dernier. « Ces commissions ont été tenues afin de proposer et d’étudier les meilleures méthodes de protection du pouvoir d’achat et le relèvement du niveau matériel et social des enseignants qui ainsi sécurisés peuvent se consacrer à leur mission de formation du citoyen de demain », lit-on dans le rapport rendu public hier. Les facteurs qui sont derrière la forte dégradation du pouvoir d’achat sont nombreux. Il s’agit notamment des différentes politiques économiques qui ont grandement favorisé la déstabilisation de la politique des salaires. Le Cnapest a évoqué entres autres la dévalorisation dramatique du dinars, tandis que les salaires sont restés pratiquement fixes parallèlement à l’inflation galopante. Cette dernière est due aux investissements publics conjugués à l’augmentation continue des produits de consommation liés à la forte fluctuation des marchés internationaux dont notre pays dépend très fortement, puisque 70% de ses produits et des médicaments sont importés. Ajouter à cela, 98% des exportations sont payées avec un dollar faible pendant que nos achats sont effectués avec un euro fort, et ce, sans compter l’augmentation des impôts, des différentes taxes sociales et la hausse des factures d’électricité, eau et gaz. A souligner que cette dégradation affecte de larges secteurs vitaux à cause de la faiblesse de leurs encadrement et l’absence de programmes cohérents et rigoureux dans diverses domaines, à savoir, la santé, l’enseignement, l’emploi, l’habitat, le transport et l’environnement. Ceci, affirme le rapport, a induit l’institution d’une économie parallèle parasitaire qui dangereusement génère toutes sortes de déstabilisation économique et sociale, ainsi que l’absence de mécanismes permettant de contrôler le pouvoir d’achat du citoyen et la détermination des causes de ces fluctuations. « Pour rehausser le pouvoir d’achat des enseignants, les pouvoirs publics doivent rapidement faire appel aux spécialistes et aux syndicats réellement représentatifs afin d’élaborer une stratégie de travail permettant d’instituer des mécanismes économiques », indique encore le rapport. Devant la dégradation du pouvoir d’achat, le Cnapest demande au ministère de tutelle et par son entremise au président de la République « l’application du régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008 et l’institution d’une prime forfaitaire particulière au secteur de l’éducation en général et des professeurs de l’enseignement secondaire et technique en particulier ». Cette entité syndicale dira qu’ »il en va de la conscience, de la morale et de l’éthique des pouvoirs publics de revoir et d’ouvrir immédiatement le dossier des œuvres sociales ». Ce syndicat demande aussi “l’institution d’une prime de rendement individuelle mensuelle représentant 60 % du salaire brut (principal), d’une prime de qualification mensuelle représentant 25 % du salaire de base (SB), d’une prime de documentation mensuelle représentant 30% du SB, d’une prime de tenue vestimentaire mensuelle représentant 15% du SB, d’une prime de recherche scientifique et pédagogique et ceci conformément aux lois, ainsi que d’une prime d’orientation et de suivi constant et de la surcharge des programmes mensuels et représentant 10% du SB ». Ces indemnités sont quelques-unes des 40 indemnités proposées et contenues dans le projet préparé par le Cnapest et qui seront présentées au conseil national pour adoption définitive. Ce projet sera prochainement présenté au ministère de l’Education pour préparer ainsi les conditions adéquates de négociation en présence des représentants du MEN, de la Fonction publique, du ministère des Finances et du Cnapest. Pour ce qui est de la médecine du travail (MT), le Cnapest dira que « la MT est désormais une obligation imposée par les lois de la République existantes depuis 20 ans, mais elle est malheureusement non appliquée puisqu’il ressort des obligation de l’employeur envers le travailleur de préserver sa santé physique, morale et psychique, d’une part, et les différents obligations du travail, d’autre part, à savoir le rendement, la productivité… » « Il ne reste aux pouvoirs publics qu’à assumer leurs responsabilités devant la pérennité des institutions de l’Etat », a conclu le rapport.

Lemya Ouchenir

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