Ce dernier est plus que jamais conçu et vu comme une belle opportunité, pour certains, pour s’enrichir sur le dos du simple citoyen alors qu’il est censé être un rendez-vous sacré où les principes de tolérance et d’entraide devront primer.
A une semaine du début du Ramadan, le marché des fruits et légumes flambe. Une virée effectuée hier, dans différents marchés des Genêts, nous a permis de mesurer la tendance à la hausse qui gagne le marché. Les visages étaient d’ailleurs crispés, le stress se sentait chez les nombreux citoyens que nous avons rencontrés. A chaque fois que l’on demandait le prix d’un produit, les “bezef”, trop… et autres formules exprimant l’insatisfaction fusent de la foule gagnée par un stress inégalé. Il faut dire que les prix annoncés (et non affichés !), sont très élevés et font ressortir une importante différence relative aux prix pratiqués la semaine passée. Le marché du centre-ville jouxtant la Grande rue, est justement la parfaite illustration de cet état de fait. La tomate et la courgette ont été “cédées” en fin de journée à 50 DA /kilo, les haricots verts à 80 DA. Le prix de la pomme de terre oscillait entre 40 et 45 DA/kilo. Les Tizi-Ouzéens, à l’image des citoyens du reste du pays, n’arrivent pas à comprendre les mécanismes du fonctionnement du marché. Ce dernier évolue beaucoup plus sous l’emprise de la main invisible des spéculateurs dont l’intervention se fait sentir de fait. Si du côté de la direction du commerce et des prix de la wilaya de Tizi-Ouzou, on affirme que les opérations d’inspection et de contrôle inopinées se sont sensiblement multipliées ces derniers mois, et qu’un dispositif spécial sera mis en place à travers surtout la brigade de contrôle de la qualité et des prix durant le mois de jeûne, le citoyen ne voit, de son côté, que l’incidence de toutes ces actions sur les prix, chose primordiale pour lui. Même les prix des viandes, rouge et blanche, ne sont pas, du tout, en reste de cette fièvre qui gagne le marché en général. Ce qui augure un Ramadan plus rude pour les ménages. Les familles déjà confrontées à une sensible érosion de leur pouvoir d’achat se verront contraintes de supporter ce mois comme un lourd fardeau que leur ont légué à la fois la religion et les traditions ancestrales.
Certains sont, d’ailleurs, plus que jamais décidés à changer leurs habitudes pour des raisons évidentes. “Jadis, on se contentait du peu durant ce mois sacré. Les familles rompent le jeûne avec un simple plat de couscous. Alors que de nos jours, la table est garnie avec des repas copieux onéreux, pas à la portée de n’importe quelle bourse. D’aucuns rouspètent cet état de fait bien que rien ne les force à ce qu’ils soient des acteurs directs de la situation”, nous dit un sexagénaire.
A. Z.
