“Normalement, ça marche !”

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L’intitulé de l’album, il l’a voulu une interrogation : “Ayen aka ?” (pourquoi ?). A priori, ça peut laisser penser à plein de choses. Il est vrai que la curiosité n’a pas de limites. Mais dans ce recueil, il est surtout question de soucis de l’absence prolongée de l’être cher. D’un amour éloigné. Forcément, l’on projette des retrouvailles heureuses. Festives. Moh Amichi veut en faire… “le grand boum de l’été”.Son challenge n’est pas démesuré, même s’il ne peut prétendre à une grande “ancienneté” dans le domaine de la chanson, lui qui est juste à son quatrième album. Il a surtout une énorme ambition et du talent à fructifier. Sa musique est belle. Elle est joyeuse. Il a une tête qui passe… C’est un gars très sympa. Il a le sourire constant. Il est plein de mouvements. Si Moh Amichi devait avoir un surnom, ça serait Moh L’houl, Moh la joie… Dans le langage ancien, on dirait de lui “Dh’nimero”. Son dernier tic : il rabache avec le rire “normalement, ça marche !”. Allez savoir pourquoi. Une chose est sûre, son dernier album fait sans doute partie de ces choses qui marchent pour lui. Moh a tenté cette quatrième expérience en compagnie de la douce May’lesse. A eux deux, ils veulent oser “le grand boum de l’été”. Et ça décolle bien pour eux. Que ce soit dans Ayen aka (pourquoi), Adoughalgh (je reviens), El Farhim (ta fête), El walii (le saint), El heni, A thamina ou encore Theglalzed, l’ambiance est garantie, le rythme assuré. Ça va vite, ça défoule, ça emballe, ça fait voyager, vibrer, éclater… C’est celle-là, la recette Amichi : la joie, la fête en continu. Le produit est un spécial fête bien concocté, rien à voir avec les reprises à la pelle. Tout est de lui : paroles et musiques, dans son propre style. Un genre qui ne diffère pas pour autant de celui de son idole, Rabah Asma. Chez les femmes, il avoue qu’il a un petit faible pour Yasmina. Voilà ! Ça renseigne davantage sur la personne, Amichi. Il adore vivre. Il n’a pas de complexes mais il nourrit une petite timidité face à son monde. Il évoque la beauté de la gente féminine en l’assimilant à “l’hirondelle des montagnes”. C’est dans El Wali. Malheureuse qui voit enfin son jour arriver. Samira, Nabila, Dhabia… comme pour ne pas personnaliser. Comme il pourrait s’agir aussi d’une confession, de petits coucous à… c’est son affaire ! Pour le plaisir, ce dernier refrain dans Ayen aka : “Ne te dis pas : il m’a oublié de son cœur, il m’a chassée. De toi, je me souviens, je te pleure encore de près et je te jalouse de loin. Ta photo est toujours mon bien, je dors avec. Je lui dis Na, je lui parle. Ça me soulage, je m’oublie, je me dorlote ainsi comme un bébé”. Franchement, c’est beau ! C’est du Amichi. Et “normalement, ça marche !”

Djaffar C.

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