Le marché inaccessible aux petites bourses

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En ces premiers jours de carême, les commerçants et les clients donnent l’impression de s’adonner à une course effrénée. Les uns achètent sans arrêt ce que d’autres ne cessent de présenter sur leurs étals de façon à les épater davantage.

De nouveaux produits qu’on ne voit qu’en cette période, refont surface. C’est le cas des friandises et autres gourmandises qu’on ne se permet qu’à la faveur du mois sacré. Présentés bien en évidence, les fruits secs, les raisins secs, les pruneaux, les amandes ou les noix défient toutes les bourses. Ramadhan justifie toutes les dépenses même les plus superflues. Pourtant les affiches des commerçants ne prêtent guère à l’optimisme.

Samedi, premier jour de carême, au marché de la ville les prix ont subi une hausse spectaculaire. La carotte et… la salade ont été vendues à cent dinars (100,00 DA) le kilo, alors qu’elles étaient à soixante la veille.

La courgette et la tomate sont vite remontées à quatre-vingt dinars (80, 00 DA) alors qu’on note une certaine stabilité de la pomme de terre et des haricots qui stagnent à, respectivement, cinquante (50,00 DA) et… cent vingt dinars (120,00 DA). La qualité n’est pas, toujours, en fonction du prix déboursé. Comme d’habitude, les citoyens commentent ces prix de diverses façons. “Ils veulent nous affamer” “le gouvernement a pourtant, promis…” et autres commentaires. Personne n’est épargné, les gros bonnets, les propriétaires de chambres froides et bien d’autres. Bien que révoltés ils ne s’éloignent pas, attendant on ne sait quelle issue.

Les discours terminés, ils passent aux choses sérieuses, celles pour lesquelles ils sont venus. Impuissants, ils se résignent à demander une livre (plutôt qu’un kilo), de chaque produit, espérant que le souk sera plus clément, le lendemain.

Habitués à ces débuts de Ramadhan, ils savent qu’à partir de la deuxième semaine, les prix amorceront la baisse et ne reprendront de la hauteur qu’à la veille de l’Aïd. En attendant, les jeûneurs, pauvres ou riches, qui ne peuvent serrer la ceinture que durant le jour, doivent, le soir venu, rompre le carême, quels que soient leur revenus. La différence se situe entre la table des uns et celle des autres.

A. O. T.

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