Salah Gaoua et ses musiciens pour le spectacle

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Le groupe de Salah Gaoua nous revient pour une soirée particulière, mêler sa passion pour la musique et la vie, pour ainsi rendre hommage dimanche prochain dans les jardins du centre culturel français d’Alger (CCF), aux grands artistes, Lili Boniche, Blond Blond, El Hasnaoui et toute une génération de chanteurs de culture judeo- arabo-berbère qui ont été, apparemment oubliés au fil des années.

Toutefois, après deux étapes de création, à Alger en septembre 2008 et Valence en mai 2009, Salah Gaoua et ses complices musiciens vont animer ce concert exceptionnel en hommage aux grands maîtres de la chanson magrébine et méditerranéenne : Lili Boniche, Blond Blond, René Perez, Lili Abassi, Reinette l’Oranaise et cheikh El Hasnaoui.

Salah Gaoua au chant, Varoujan Fau au luth ainsi que d’autres instruments vont épicer cette soirée dédié au chanteur Lili Boniche, figure de la musique judéo- arabe et vedette de la chanson populaire algéroise dans les années 1930 et 1940. Décédé le 6 mars à Paris à l’âge de 85 ans, ce grand artiste avait initié un genre populaire à part, mélangeant rumba, paso doble, tango, mambo, musique arabo- andalouse et écrivant des chansons en «francarabe» qui identifie son répertoire riche, citons l’album «Alger Alger» produit par l’Américain Bill Lasswell… La voix cristalline et tendre de Salah Gaoua va enflammer ce spectacle qui promet d’être chaud, avec les succès de toute une génération, avec les belles chansons de El Hasnaoui, ce pilier de la chanson kabyle qui a laissé derrière lui de merveilleuses chansons que plusieurs chanteurs ont repris, dont El Hasnaoui Amechetouh et d’autres qui ont fait revivre les mélodies et les paroles de cette grande figure artistique d’un style propre à lui et reconnaissable à sa voix passive, aux sonorités lancinantes du banjo et à ses textes qui évoquent la douleur sentimentale.

Douleur pour laquelle, Cheikh El Hasnaoui s’est exilé en France en 1937. Le thème de l’exil deviendra par ailleurs le leïmotiv d’une grande partie de son œuvre, à citer les chansons «Intass Ma Adyass», «A yema yema», «La maison blanche», «Ruh ayahviv-iw», «Sani sani matruhedh awiyi adadugh» et autres qui représentent un riche répertoire d’environ 70 chansons, la plupart en langue kabyle et d’autres en expression arabe. Ainsi, Salah Gaoua et ses musiciens vont faire voyager le public des soirées ramadhanesques d’une rive à l’autre, à une écouléz, celle des années d’or de ces piliers de la chanson chaâbie, algéroise et kabyle.

Ouerdia Sait

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