Un marché réputé pour la disponibilité de tous les produits (alimentaires, vestimentaires, ménagers, électro-ménagers, industriels…) en somme un vrai fourre-tout mais à aucun moment nous avons vu les figues fraîches et les figues de barbarie sur les étals par le passé, car ces deux fruits ne se vendent pas dans la région.
Cette année, ils ont fait leur apparition et occupent une place de choix et disputent la vedette aux pommes et aux bananes venues des contrées lointaines et comment, puisque le prix d’un kilo de figues fraîches n’est cédé qu’à partir de 150 DA, ce qui constitue exactement le double du prix des bananes et égale le prix des pommes dites golden. C’est une vraie prouesse, n’est-ce pas ? Une chose censée nous réconforter. Hélas ! Non ! Bien au contraire, car cela nous renseigne à plus d’un égard de la misère et de la pauvreté qui sévissent dans nos villages. Dans le temps, ces produits du terroir qui constituent l’identité et la fierté de la Kabylie ne se commercialisent pas. D’abord parce qu’ils sont disponibles car presque la totalité des familles kabyles disposaient d’au moins d’une figueraie quant à ceux et ils sont rares, qui n’en avaient pas, ils pouvaient s’approvisionner partout sans que quiconque ne leur demande des comptes. Les figues étaient pour tout le monde. A présent que les gens ne s’occupent plus de leurs figueraies, la récolte connaît une diminution sensible. Les quelques rares figuiers existants sont vieillissants et malades à cause notamment des changements climatiques et de la pollution.
La relève n’est pas assurée puisque les jeunes ne plantent plus et ne s’intéressent pas à l’agriculture.
Ajouter à cela, la pauvreté qui ronge les os des montagnards, alors les gens sont prêts à vendre même les produits, “sacrés”, mais pour se faire, il faut au moins assurer leur disponibilité car à ce rythme, les figues sont en voie de disparition.
Hocine T.
