“Nous avons réussi à fidéliser un public”

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La Dépêche de Kabylie : Cette année, la nuit du court-métrage sera organisée, ce soir, jeudi 3 septembre 2009, à partir de 21h, au Théâtre Abdelmalek Bouguermouh et non pas à la Maison de la culture Taos Amrouche. Pourquoi ?

Abdenour Houchiche : Ce n’est pas la première fois que la nuit du court-métrage se déroule au théâtre puisque nous l’y avions déjà organisée trois fois. Ce n’est qu’avec la fermeture de cet établissement pour travaux que nous avons été à la Maison de la culture. D’ailleurs, Omar Fetmouche s’est rapproché de nous très gentiment pour nous demander de revenir au Théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh qui est rouvert maintenant. Nous ne pouvions donc refuser d’autant plus que le courant passe très bien entre-nous et qu’il y a également une très bonne collaboration entre-nous. Quant à la Maison de la culture Taos Amrouche, vous devez certainement savoir que le programme établi pour ce mois de Ramadan est très chargé.

L’édition de ce ramadan 2009 de la nuit du court-métrage aura lieu ce soir, jeudi 3 septembre, à partir de 21h. Peut-on savoir quel est le thème que vous avez choisi ?

Il n’y a pas de programme précis durant la nuit du court-métrage mais des programmes. Pour ce soir, il y en a trois. Le premier sera une série de court-métrages maghrébins et turcs, c’est-à-dire des pays voisins. Le deuxième programme sera composé de documentaires courts, c’est-à-dire sous forme de courts-métrage. Ce n’est pas ce que l’on a l’habitude voir puisque le standard d’un documentaire est de 52 minutes. Enfin, le troisième programme est plus qu’intéressant puisqu’il y aura la projection de courts-métrages des débuts de réalisateurs devenus aujourd’hui de très grands réalisateurs. Ces grands réalisateurs ont débuté avec des courts-métrages que nous allons projeter. C’est pour cela que nous avons nommé ce troisième programme  » les courts des grands « . Avec ce programme, la nuit du court-métrage durera jusqu’à une heure tardive bien après minuit. Alors rendez-vous ce soir à partir de 21h au Théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh de Bgayet.

Pourquoi n’avez-vous pas programmé des court-métrages de jeunes réalisateurs que vous avez formés durant les rencontres cinématographiques ?

Effectivement, beaucoup de jeunes ont profité des rencontres cinématographiques pour intégrer les ateliers de formation. Maintenant, pour ce qui concerne la projection de leurs réalisations, nous préférons le faire durant les rencontres cinématographiques pour plusieurs raisons en plus de celle de ne pas faire de la répétition avec le même programme puisque la 7ème édition a été organisée il y a à peine deux mois. Notre choix est motivé par le fait que l’évènement phare de l’activité cinématographique de Bgayet est un grand espace de rencontres qui attire aussi un très grand public. C’est donc mieux ainsi pour ces jeunes réalisateurs qui ont l’occasion de faire la connaissance de professionnels du cinéma et de voir leurs courts-métrages projetés devant une très grande affluence.

Project’Heurts travaille toute l’année. Par exemple, le ciné club  » Allons voir un film  » a lieu chaque jeudi. Pensez-vous avoir atteint l’objectif d’instaurer une tradition cinématographique à Bgayet ?

Même si nous ne tombons pas dans l’autosatisfaction pour dire que nous avons atteint notre objectif, je peux affirmer que nous avons réussi à fidéliser un public qui est toujours présent. Par exemple, lors des 7èmes rencontres, nous avons remarqué des familles entières qui venaient chaque jour. Maintenant, pour ce qui concerne l’instauration de la tradition cinématographique dans le vécu de tous les jours, nous le partageons avec d’autres associations et les institutions. Là, si je ne parle que du cinéma c’est parce que nous sommes une association cinématographique, car, c’est toute la culture qui doit faire partie du vécu de tous les jours. Et pour cela, tout le monde doit s’impliquer, surtout les institutions sans lesquelles la culture ne pourra s’épanouir. Quant à nous en tant qu’association, nous ne sommes qu’un maillon de la chaîne. Maintenant, vous avez parlé du ciné club  » Allons voir un film « , nous en avons même organisé un durant ce mois de Ramadan et il reprendra en octobre. C’est durant cette rentrée que nous entamerons la préparation des 8èmes rencontres cinématographiques. Il y a aussi le ciné-lycéen que nous avons lancé depuis une année et nous avons pu organiser les Rencontres Junior en décembre 2008. Nous allons continuer à travailler avec les lycéens puisque nous avons remarqué qu’ils s’intéressent beaucoup au cinéma au même titre que les collégiens et les étudiants. D’ailleurs, nous avons édité un manuel qui sera distribué dans tous les établissements. Notre objectif maintenant est de dépasser le stade des projections pour passer au cinéma. Nous devons leur expliquer que le 7ème art ne se limite pas à voir un film mais qu’il y a tout un travail derrière.

En parlant des élèves scolarisés, ne pensez-vous pas qu’il faut aussi aller vers les établissements pour toucher le maximum de lycéens et de collégiens ?

Justement, nous aimerions bien. D’ailleurs, nous avons essayé avec la Direction des Etudes mais cela n’a pas abouti. Nous allons réessayer cette année car nous y tenons beaucoup.

Il faudra aussi penser à une revue spécialisée ?

Cela fait partie de nos projets puisque nous avons déjà 7 ans d’expérience, mais vous ne devez pas ignorer que l’édition d’une revue spécialisée nécessite beaucoup de moyens. Pour le moment, je tiens vous dire que nous sommes en train de payer les dettes contractées lors des 7es rencontres cinématographiques.

Pour conclure ?

Je lance un appel à tous les jeunes pour rejoindre les associations culturelles car c’est très important de maintenir l’activité culturelle. Quant à nous, Project’Heurts nous donnons rendez-vous au public ce soir à partir de 21h au théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh de Bgayet pour la nuit du court-métrage.

Entretien réalisé par : Amastan S.

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