Kesra, aghroum, khobz et bourrek, ces éléments ne manquent pas sur les tables ramadanesques de toutes les familles algériennes à travers les quatre coins du pays. Ce pain artisanal est aujourd’hui, le revenu de ces dernières durant le mois de jeûne.
Des femmes au foyer préparent quotidiennement la kesra, bourrek et doyul dans leurs propres maisons et ce pour les vendre afin d’amasser une petite somme d’argent, qui s’ajoutera à la petite bourse de leurs maris qui devant la cherté de la vie, sont incapables de subvenir aux besoins de leurs familles en nourriture, habillement, règlement des factures de gaz, d’eau et d’électricité…
Toutefois, ce mois sacré coïncide avec la rentrée scolaire qui aura lieu la semaine prochaine. Les parents n’ont pas le choix, car il est indispensable de préparer les enfants à la reprise des classes et leur acheter des vêtements, des chaussures, des blouses, des livres, des cartables, et d’autres fournitures scolaires qui nécessitent un budget important. Ainsi, devant cette situation bouleversante, la femme au foyer passe à l’action, même avec ses petits moyens. Elle prépare des produits que de petits enfants se chargeront de vendre sur les trottoirs, mais aussi aux commerçants, qui les revendent en leur ajoutant quelques dinars. Le prix d’el kesra est aujourd’hui entre 25 à 30 DA, celui du bourrek entre 40 et 45 DA. Saliha, 45 ans, est l’une de ces productrices de dyoul qu’elle prépare avec ses quatre filles depuis 8 ans déjà.“Chère est la vie pour rester les bras croisés. C’est vrai que je passe toute la journée à préparer dyoul, mais j’aide mon mari puisque je termine ma journée avec une recette de 8 000 DA au minimum par jour.” Sur la route d’El-Achour à Alger, nous avons rencontré Nassima, une fille de 12 ans, qui vend quotidiennement et depuis l’aube el kasra devant un arrêt de bus.
Cette image bouleversante de cette fille a suscité notre curiosité.“Je suis obligée de travailler puisque mon père ne touche que 13 000 DA et on est 8 enfants. Maman prépare el matlouâ et je le vend pour gagner quelques sous qui nous serviront pour la rentrée scolaire”. Malheureusement, Nassima n’est qu’un exemple de ces enfants-vendeurs à la sauvette qui travaillent dans le but d’aider leurs parents.
Ainsi, ce commerce momentané aide beaucoup de familes à faire face aux dépenses de ce mois dit de la rahma, mais aussi de l’Aïd et de la rentrée scolaire qui pointent leur nez.
Ouerdia Sait
