Le Conseil des lycées d’Algérie accuse les académies d’être derrière le marchandage des postes budgétaires au niveau du secteur de l’éducation nationale. Ce conseil a, dans le même sillage, démenti le premier responsable de ce secteur qui a fait savoir que le retard des concours est du ressort de la Direction générale de la Fonction publique, et non pas de celui de son département.
S’exprimant hier, lors d’une conférence de presse tenue au siège de la Ligue algérienne de la défense des droits de l’homme (LADDH), le chargé de communication du CLA, Idir Achour, dira à cet effet, que “le rôle de la DGFP constitue à veiller au bon déroulement du concours, alors que tout le reste est fixé par le département de Benbouzid”. Pour plus de preuve, l’orateur a expliqué que le fait que le rôle des commissions des paritaires est marginalisé, nous laisse penser qu’il y a un lobby de corruption des postes budgétaires.
Le secteur de l’éducation nationale connaît un déficit de 25 000 postes budgétaires à l’échelle nationale que ce soit en terme d’agents économiques, agents d’entretien et enseignants.
Alors que le ministre a déclaré que pas moins
de 16 000 postes budgétaires seront soumis au concours dont 10 000 sont réservés aux enseignants, le conseil des lycées d’Algérie a, par contre, affirmé que ce nombre est insuffisant pour répondre aux besoins de ce secteur.
Le manque de postes budgétaires, la surcharge de l’emploi du temps des enseignants qui n’est pas encore fixée et la surcharge des classes, selon la même source, ne feront que perturber la rentrée scolaire 2009-2010. Sur ce dernier point, le chargé de communication du CLA a indiqué que pas mal d’établissements ne veulent pas reprendre les cours qu’après la fête de l’Aïd El-Fitr. “L’emploi du temps des enseignants n’a pas été encore fixé, ce qui veut dire qu’il n’y aura pas de cours jusqu’après l’Aïd, alors pourquoi la tutelle ne veut pas céder à leur demande”, a poursuit notre interlocuteur.
S’agissant de la décision du prolongement de l’année scolaire à 35 semaines, le conférencier a souligné que nous ne pouvons pas enseigner plus
de 25 semaines, en précisant qu’ “il faut arrêter le leurre, car ceci est irréalisable sur le plan pratique”.
Pour ce qui est du réaménagement du nouveau week-end, Idir Achour a indiqué que ce dernier passe au détriment des intérêts des élèves.
Pour dénoncer la situation des enseignants qui ne cesse de se détériorer, le CLA a tracé un plan d’actions. Il s’agit notamment de boycotter le premier jour de la rentrée scolaire, soit le 13 septembre prochain, comme avertissement aussi bien au ministère de tutelle qu’au gouvernement. Cette entité syndicale a décidé également d’observer un rassemblement avec les syndicats affiliés à l’intersyndical de la Fonction publique, le jour de la tenue de la tripartite.
Par ailleurs, et en ce qui concerne la baisse de la scolarisation des filles dans sept wilayas, M. Idir a révélé que ce problème est lié à la logique de moyens qui sont insuffisants par rapport au pouvoir d’achat. Il citera aussi un autre problème qui pourra être derrière cette baisse, c’est la décision émanant du ministère de tutelle qui oblige les élèves à ne pas quitter l’école jusqu’à des heures tardives de la journée. Sur un autre volet, le conférencier est longuement revenu sur le plan de prévention de Benbouzid, en s’interrogeant “pourquoi attendre jusqu’à ce qu’il y ait contagion pour agir”. Il a proposé, à ce sujet à la tutelle d’exiger des certificats médicaux aux élèves pour pouvoir détecter le malade, avant de contaminer les autres.
Concernant le taux de réussite au BAC, le CLA affirme que la dernière année scolaire est soldée par un taux de réussite au Bac catastrophique de l’ordre de 36%, loin des 45% annoncé par le ministre qui n’a comptabilisé que les candidats scolarisés, sans tenir compte des abandons et des absentéistes.
Lemya Ouchenir