L’artisanat en net déclin

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L’activité artisanale est promise à un avenir incertain dans la région de Seddouk où ils ne sont plus qu’une poignée à s’échiner encore à perpétuer un art et un savoir-faire ancestraux et multiséculaires. “Les nouvelles générations ne sont plus intéressées par ce créneau. C’est aux pouvoirs publics qu’il incombe de réhabiliter ces métiers voués à la disparition en investissant dans la formation”, estime un forgeron de Seddouk. Dans la famille de ce saxagénaire, on est forgeron de père en fils et “il faut s’y prendre prématurément pour maîtriser les rudiments de ce métier”, nous explique notre interlocuteur, qui s’est lui-même… forgé sur le tas. Aujourd’hui, notre forgeron, 65 ans au compteur mais toujours bon prix bon œil, est au firmament de son art. Reforger, dégauchir, fabriquer des outils (sur commande),… rien n’a de secret pour lui dans ce métier passionnel qui requiert force brute et dextérité à la fois. “Mais, déplore-t-il, il y a un rétrécissement du marché depuis la quasi-disparition de la paire de bœufs du monde paysan, car la fabrication et la réparation des araires était l’une de nos principales activités”. “Il y a aussi, se désole-t-il, la cherté du charbon qu’on paie à raison de 80 dinars le kilogramme, bien sûr quand il est disponible, ce qui n’est hélas, pas toujours le cas”. En fait de combustible notre forgeron utilise non pas du charbon mais du coke métallurgique. Enfin, interrogé sur la rentabilité de ce métier par ces temps d’inflation galopante, notre artisan nous a répondu avec la foi du charbonnier qu’il “fait toujours recette mais n’est pas la voie la plus indiquée pour faire fortune”.

N. Maouche

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