“La JSK restera debout grâce à ses hommes”

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Rubrique animée par Hamid Oukaci

La Dépêche de Kabylie : Pour commencer que devient Berkani ?

Je suis actuellement en retraite à Azzouza mon village natal, tout de même je suis toujours branché sur le football, j’essaie d’aider notre équipe locale de Larbaâ Nath Irathen et je suis aussi la JSK de loin. J’avoue que je ressens une immense joie pour chaque succès de notre équipe.

Justement, quelle est la différence entre la JSK d’aujourd’hui et celle de votre génération ?

A notre époque, on jouait avec le cœur, nous étions est des gagneurs, à chaque match on jouait la peur au ventre, non parce qu’on craignait nos adversaires mais plutôt pour ne pas les décevoir car on jouait pour eux et pour les couleurs du club. Il nous arrive même de ne pas sortir après les défaites, car on avait honte de croiser le regard de nos supporters qui, faut-il le souligner, étaient souvent avec nous, il n’y avait pas de barrière entre les joueurs et les supporters. On se parlait souvent dans la rue.

Si on revenait maintenant à vos débuts dans le football ?

j’ai commencé le football comme tout jeune de notre époque dans mon quartier à Tizi-Ouzou, et j’ai intégré la JSK en 1963 où j’ai fait toutes mes classes. Je me souviens que je jouais dans plusieurs postes, mais le destin a voulu que je fasse ma carrière comme gardien de but, car à l’époque, il y avant mon défunt grand frère qui était gardien de but et j’étais influencé par lui alors les dirigeants de l’époque m’ont proposé ce poste et bien entendu je n’ai pas hésité un seul instant et j’ai accepté. Je me souviens que mon premier titre avec la jsk était en cadet, à l’époque, on avait remporté la Coupe d’Algérie face au Mouloudia d’Alger au stade du 20-Août.

En quelle année vous avez intégré l’équipe senior ?

Après la grande saison que j’ai faite avec les cadets, l’année d’après, j’étais sélectionné en équipe nationale juniors où j’ai côtoyé de grands joueurs à l’image de Abrouk, Betrouni et Salmi du CRB, donc on a joué en Hongrie, Tchécoslovaquie et en Suisse. Après mon retour, l’entraîneur Liner qui était hongrois, m’a dit d’être prêt pour jouer le prochaine match, je me souviens qu’on avait fait un déplacement à Kouba. C’étais un match très difficile, même que l’entraîneur a pris une chaise et s’est assis derrière les bois pour m’encourager, et Dieu merci, on a réussi à battre le RCK dans sont fief.

Juste après, j’étais convoqué pour un match de Coupe d’Algérie, malgré qu’on ait perdu, on avait fourni un grand match. Pour moi c’était un rêve de jouer aux côté des Koli Raffai, et le défunt Harouni.

Quelle était l’ambiance qui régnai à l’époque au sein du groupe ?

Nous étions une vrai famille, surtout durant la saison 1966-1967, nous, les joueurs, on s’était juré de faire accéder la jsk car à l’époque on jouait en division d’honneur, j’étais le plus jeune du groupe j’ai trouvé de grands noms à leur tète l’entraîneur Ben Fedda, avec la volonté, on avait réussi l’accession en division II où nous avons croisé de grandes équipes comme le CSC, le MOC, l’USMA, avec le travail, on a fait une deuxième accession historique avec 7 points d’avance sur notre poursuivant immédiat.

Comment avez-vous vécu votre première saison en nationale I?

Nous avons trouvé à l’époque des équipes rodées dans l’élite du football national tel le CRB, le Mouloudia d’alger, Guelma. Donc on savait que notre mission était très difficile, mais avec le bon encadrement et surtout la volonté des joueurs, on a réussi à se maintenir à la 3e place, tout de même. Je veux souligner le grand apport de notre public qui était connaisseur, quand on faisait match nul ou une courte défaite avec des grandes équipes, nos supporters nous encourageaient davantage car il savaient très bien que nous avons réussi un exploit.

Avez-vous gagné un titre avec la jsk ?

Malheureusement non, car j’ai quitté le club juste avant le premier titre de championnat soit en 1972, vous savez à l’époque les terrains ne sont pas comme ceux d’aujourd’hui avec le tarton et le gazon, on jouait sur du tuf et de là, j’ai contracté plusieurs blessures donc, je me suis retiré, après avoir fait mon devoir comme tous mes coéquipiers, et Dieu merci nos efforts n’ont pas été vains puisque la jsk reste toujours dans l’élite de notre football.

Donc, vous avez mis un terme à votre carrière à l’âge de 25 ans?

Non, je suite resté une année sans compétition et j’étais sollicité par plusieurs clubs comme Kouba et l’USMA, par la suite, j’ai joué avec El Biar une saison avec mon ancien entraîneur Ben Fadda.

A la fin du parcours, les dirigeants de la jsk m’ont relancé, mais j’ai pris la décision de mettre un terme à ma carrière.

Avec du recul est ce que vous n’avez pas regretté cette décision ?

Non, pas du tout. Puisque pour moi, j’ai fait mon devoir et surtout, j’ai la tête haute, c’est grâce à la jsk que nous nous sommes faits des noms mais nous aussi avec toute modestie on a fait notre devoir, aujourd’hui la reconnaissance des supporters a plus de valeur qu’un immense trésor.

Durant votre carrière quel est le match qui vous est resté en mémoire ?

En réalité, la majorité des matches qu’on a joué à l’époque étaient de grand matches, car la jsk drainait toujours une grande foule surtout après notre accession en division une ; mais je dirais que j’ai vécu une défaite qui m’est restée en travers la gorge, non seulement, on avait fait un grand match mais on était victime d’un arbitrage scandaleux, si je ne me trompais pas c’était en 1971 dans un match de Coupe d’Algérie face au Mouloudia d’Alger à Bouloghine, on menait deux but à un et alors que le match tirait à sa fin, je dirais même que l’arbitre à fait jouer trop de temps perdu pour permettre au Mouloudia d’égaliser, dans les dernières secondes ; j’ai arrêté un retrait à deux reprises mais le ballon n’a pas franchi la ligne, malheureusement l’arbitre qui a été suspendu par la suite, a validé le but d’égalisation.

Sincèrement, j’avais très mal au cœur car je savais que la victoire était à notre portée et on méritait de se qualifier en quarts de finale.

Après votre retraite comme joueur, avez-vous entamé une carrière d’entraîneur ?

Effectivement, j’ai travaillé à Boukhalfa avec la Casoral où j’ai entraîné l’équipe cadette.

Aujourd’hui, je vous dirais avec fierté que parmi les joueurs de cette équipe, il y avait, Amara, Heffaf et Tchipalo qui ont intégré par la suite la jsk ; par la suite j’ai pris les gardiens de but de l’ASTO et enfin j’ai entraîné Aïn Taya avec laquelle j’ai réussi une accession en division d’honneur, je me suis retiré définitivement du monde du football en 1982.

Les mentalités ont changé et je ne me retrouve plus. Tout de même, je donne un coup de main pour notre équipe locale l’ESNI et on joue de temps en temps des matches avec les anciens de la jsk.

Un dernier mot pour conclure?

Je suis très heureux de votre visite vous avez rappelé Berkani aux supporters de la JSK, c’est aussi une occasion pour moi de me remémorer les moments que j’avais passés avec la jsk qui restera toujours dans mon cœur.

Chaque victoire du club, je la savoure comme étant joueur, je souhaite beaucoup de succès à notre chère club qui restera toujours debout.

H.O.

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