L’Aïd, fête ou saignée ?

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Même si pour la rentrée scolaire, des vêtements relativement neufs ont été achetés pour les enfants, il n’en demeure pas moins que la tenue de l’Aïd doit se distinguer des habits de tous les jours. Pour cela, le marché hebdomadaire de Bouira est un lieu tout trouvé pour faire ces emplettes incontournables. Un marché hebdomadaire qui, pour l’occasion, se prolongera jusqu’à la veille de l’Aïd.

Dans le carré réservé aux fripiers, ces derniers se frottent les mains car leurs marchandises s’écoulent comme des petits pains. Le rush enregistré au niveau des friperies dépasse tout entendement. Même après la rentrée scolaire et alors que l’on croyait la frénésie passée, les tarifs pratiqués sur certains habits sont toujours aussi excessifs.

Des amas de pantalons en jeans délavés d’occasion sont proposés à 400 DA. Des survêtements dépareillés pour des enfants entre 6 et 12 ans, sont “soldés” à 600 DA. Les sweet-shirts et autres polos sont à 200 DA, tandis que les chemises affichent des prix variant entre 250 et 500 DA. Cela pour les enfants dont l’âge ne dépasse pas la quinzaine d’années.

Pour des tailles plus grandes, les prix sont doublement plus conséquent.

Les chaussures sont toujours aussi chères. Pour des pointures ne dépassant pas le 38, entre 500 et 800 DA la paire. A ce prix inutile de préciser que ces souliers sont usagés. Devant les prix pour le moins exorbitants de ses haillons et autres loques, le citoyen lambda n’a d’autre choix que de se résigner en essayant de dénicher une tenue plus ou moins décente, quitte pour cela à remettre au goût du jour “les pattes d’éléphants” et les pantalons velours des années 1960. Il existe toutefois certains marchands qui se sont spécialisés dans la vente de vêtements et chaussures neuves d’origine asiatique.

Des effets vestimentaires imitent de célèbres marques d’équipements sportifs de renommée mais qui ne sont en réalité que de pâles copies.

A l’exemple des chaussures de sport arborant les fameux trois bandes qui sont affichées à1500 DA la paire. La copie d’une marque arborant un crocodile aussi fait fureur auprès des jeunes et au prix de 1 200 DA la paire, peu importe que l’effigie dudit crocodile n’aille pas dans le même sens que celui d’origine.

Ceci dit, l’embarras du père de famille ne se limite pas uniquement aux effets vestimentaires, de nombreuses dépenses l’attendent au tournant pour pouvoir garnir correctement la table de l’Aïd avec ses inévitables gâteaux traditionnels.

Farine, maïzena, noix de coco râpé, dattes écrasées, miel et autres confiseries sont autant de frais dont le porte-monnaie du citoyen aurait pu se passer. Mais là encore impossible d’y échapper même si pour satisfaire la sacro-sainte tradition de l’Aïd, le commun des mortels devra se saigner aux quatre veines.

Hafidh B.

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