Le Réverbère
Serait-ce le sort
Qui te maudit,
Ou toi qui te détruits ?
Moi ?
J’ai épousé le jour
La lumière dans la nuit
Et toi ?
Je les ai tués un à un
Les membres de ma nichée
Et toi ?
Jamais je n’ai pleurniché
Les prophètes à mes côtés
Et toi ?
J’ai épousé une aveugle
Pour lui montrer le chemin
Et toi ?
Une sourde
Pour parler
Et toi ?
Une pute
Et des disputes
Et toi ?
Interdite
Maudite et détruite !
Le Tournant Tourbillonnant
Je suis à l’endroit où tu m’as laissé
Ce coin dérobé où les horloges sont cassées
Je suis le ténébreux sentiment refusé
Notre croisée quand tu rêves, épuisée
Tu es l’ombre de mon désordre vrombissant
Le géranium mort qui recouvre ma tombe
Je suis désormais tout ce que tu refuses d’être
Nos baisers froids échangés sous un laid hêtre
Je suis l’irréparable, l’aspect même de ton image
La rage, l’indompté qui ravage tout sur son passage
Tu es l’haleine de mon cœur écœuré, mes émois
La distance incalculable qui me sépare de toi
Je suis les frissons insistants qui enveloppent ta peau usée
Les cendres de nos mémoires, aujourd’hui carbonisées
Je suis mon exil défunt, la fin, une absence
perpétuelle
Le vent violent et vagabond qui agite tes mamelles !
Tu es la première nuit qui tombe
Doucement sur une nouvelle tombe
Je suis ton nom boudé jusqu’à ses retranchements
Ton chemin vertigineux, genèse de mes errements !
Mohamed Aouine.