Quelques poèmes par Mohamed Aouine

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Le Réverbère

Serait-ce le sort

Qui te maudit,

Ou toi qui te détruits ?

Moi ?

J’ai épousé le jour

La lumière dans la nuit

Et toi ?

Je les ai tués un à un

Les membres de ma nichée

Et toi ?

Jamais je n’ai pleurniché

Les prophètes à mes côtés

Et toi ?

J’ai épousé une aveugle

Pour lui montrer le chemin

Et toi ?

Une sourde

Pour parler

Et toi ?

Une pute

Et des disputes

Et toi ?

Interdite

Maudite et détruite !

Le Tournant Tourbillonnant

Je suis à l’endroit où tu m’as laissé

Ce coin dérobé où les horloges sont cassées

Je suis le ténébreux sentiment refusé

Notre croisée quand tu rêves, épuisée

Tu es l’ombre de mon désordre vrombissant

Le géranium mort qui recouvre ma tombe

Je suis désormais tout ce que tu refuses d’être

Nos baisers froids échangés sous un laid hêtre

Je suis l’irréparable, l’aspect même de ton image

La rage, l’indompté qui ravage tout sur son passage

Tu es l’haleine de mon cœur écœuré, mes émois

La distance incalculable qui me sépare de toi

Je suis les frissons insistants qui enveloppent ta peau usée

Les cendres de nos mémoires, aujourd’hui carbonisées

Je suis mon exil défunt, la fin, une absence

perpétuelle

Le vent violent et vagabond qui agite tes mamelles !

Tu es la première nuit qui tombe

Doucement sur une nouvelle tombe

Je suis ton nom boudé jusqu’à ses retranchements

Ton chemin vertigineux, genèse de mes errements !

Mohamed Aouine.

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