Intervenant hier au forum d’El Moudjahid, le président de la Commission consultative nationale de promotion et de protection des droits de l’Homme n’a pas épargné les virulentes attaques des “anti-paix” comme il les appellent, ceux qui sont contre cette démarche qui est “inévitable pour renouer avec la paix et la réconciliation des Algériens entre eux”. Ainsi, Farouk Ksentini a qualifié la démarche du président de la République de “courageuse, salutaire et inévitable” tout en estimant que la réconciliation nationale avait besoin “d’un second souffle pour accélérer le processus de paix”. Dans le même sillage, le conférencier soulignera que l’amnistie générale “relève des seules prérogatives du président de la République car c’est lui l’instructeur de la réconciliation nationale et il lui appartient donc de mener à bien son projet”. Néanmoins, Farouk Ksentini dira que l’amnistie générale passe par des conditions fondamentales. A cet effet, il dira que “tous les terroristes encore en activité doivent déposer leurs armes et se rendre sans effusion de sang et doivent se livrer aux autorités tous à la fois et en même temps et c’est à ce moment-là qu’on pourrait parler d’un référendum où tous les Algériens seront consultés”. Aussi, il affirmera que l’amnistie ne doit concerner que le terrorisme et non les personnes condamnées pour des délits de droit commun. Abordant les prisons algériennes, le président de la CCNPPDH, a indiqué que celles “ne correspondant pas encore aux normes internationales. Néanmoins des efforts ont été fournis pour améliorer les conditions des détenus”. Concernant les déclarations récentes du ministre de la Justice, garde des Sceaux Tayeb Bélaïz, à savoir, le respect de la dignité des prisonniers et de sa volonté de surveiller de près le comportement des agents pénitentiaires. Farouk Ksentini dira que cette démarche «est à saluer et demeure un pas vers la modernisation des prisons et le respect des droits des détenus mais ça ne doit pas être que des paroles car il faut agir et tout le monde sait que les dépassements des agents de surveillance sur les prisonniers sont fréquents”. S’agissant de la détention préventive, Farouk Ksentini a indiqué avoir formulé des propositions dans son rapport au chef de l’Etat visant à réduire au maximum la période de cette détention. Sur un autre volet et évoquant le cas des prisonniers algériens en Libye, Farouk Ksentini dira : “Je suis tout à fait au courant concernent des cas de torture. C’est les familles des détenus qui m’ont informé”. Néanmoins, il a salué la libération de certains prisonniers algériens après avoir été graciés dernièrement par le Guide de la révolution libyenne, Mouâmmar El-Gueddafi. Dans un autre registre et répondant à une question sur les patriotes, Farouk Ksentini soulignera que ces derniers “devront bénéficier d’un statut particulier eu égard aux sacrifices fournis durant les années de braise et leur combat contre le terrorisme, ce sont des héros”, a-t-il conclu.
Hacène Merbouti