Attribution de logements sociaux

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Les mal-logés d’El Anasser s’estiment lésés dans la ville de Boghni. Des poches, où continue de sévir la malvie, existent bel et bien sans que le simple visiteur se rende compte, à l’exemple de ces habitations constituant un simple abri pour des familles en quête d’un logement social depuis plus d’une décennie. La dernière attribution de logements sociaux a révélé l’existence des mal-logés dans des quartiers qui ne donnent pas l’apparence d’être des foyers de l’habitat précaire. Le cas du quartier El Anasser illustre bien cette situation paradoxale, car à première vue, tout indique que nous sommes dans une zone bien structurée tant les habitations sont bien agencées, notamment en empruntant l’accès principal au quartier. En revanche, en s’approchant des ruelles et en allant un peu à l’extrémité du vieux quartier dont les demeures ont été abandonnées par leurs anciens propriétaires, on ne peut que constater l’ampleur de la misère qui touche les familles, particulièrement celles se considérant lésées par la commission de daïra d’attribution des logements sociaux. En effet, locataires depuis des années, des pères de famille n’ont pas hésité à nous ouvrir les portes de leurs maisons ou plutôt de leurs abris, pour exprimer en premier lieu le fait que leur cas n’a pas été pris en considération. Constituées d’une seule chambre et d’un petit coin pour cuisiner, la plupart des habitations présentent des défauts propres au vieux bâti, du fait qu’il y a manque d’aération, en plus des fissures constatées dans les murs auxquelles on peut ajouter l’infiltration des eaux pluviales, constituant un véritable cauchemar pour les membres d’une même famille composée pour certaines d’entre-elles de six (6) membres de personnes. Des témoignages poignants, nous ont fait savoir que pour les ménages, rien n’est facile pour mener un train de vie normal non seulement dans l’exiguïté mais aussi entourées des aléas de ménager un espace pour dormir, pour se reposer et même garder un moment d’intimité. Les familles Lamari, Berkane, Bournane, El Hissak et bien d’autres, se considérant comme des victimes d’une injustice, d’autant qu’elles affirment être des résidants reconnus depuis belle lurette étant donné que ces personnes sont locataires depuis plus de 20 ans, même si certaines voix s’élèvent à Boghni pour dénoncer des cas s’attribuant ce genre d’habitations juste pour bénéficier d’un logement, chose que réfutent énergiquement ceux qui se considèrent comme les oubliés d’un droit à un logement décent. Autre cas qui a, du moins créé un élan de solidarité autour de lui, c’est sans doute le calvaire qu’endure la famille Belhadj, la première à nous alerter “Du manque de considération à leur égard”, car dans peu de temps, ses membres sont menacés d’expulsion du logement qu’ils occupent à sept actuellement. Pourtant, selon leur version, la famille habite à Boghni avant l’indépendance et depuis, elle n’a jamais connu de stabilité en raison de ces nombreux changements de domicile survenus en l’espace de 4 décennies, durant lesquelles des générations ont vu le jour.

M.Haddadi

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