Les syndicats des transports rejettent le nouveau code de la route

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Les présidents des Unions nationales des transports, des chauffeurs de taxi et des autoécoles ont animé, hier, une conférence de presse, au siège central de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). L’accent a été mis lors de cette rencontre sur la situation du secteur des transports en Algérie, ainsi que les dernières décisions du ministère des Transports après la promulgation du nouveau code de la route. Dans le même sillage, il convient de savoir que notre pays vient d’instaurer depuis le 4 septembre dernier un nouveau code de la route, dans le but de faire baisser le nombre d’accidents, et un permis à points. En outre ce nouveau code de la route prévoit aussi des sanctions plus lourdes, notamment contre les conducteurs responsables d’un accident mortel, qui risquent entre 1 et 3 ans d’emprisonnement et des amendes pouvant aller jusqu’à l’équivalent de près de 2000 euros. Pour les accidents moins graves, les peines prévues vont de 6 mois à 3 ans de prison et l’équivalent de 1500 euros.Lors de sa communication, Ahmed Zineddine Aoudia, président de l’Union nationale des auto-écoles, a fustigé vivement ce nouveau code, tout en le considérant comme un codé dépassé et épuisé. “C’est un code importé et inspiré d’un ancien code français des années quatre-vingt qui a été destiné aux moniteurs, alors comment l’appliquer chez nous en 2009 sur les candidats, c’est vraiment déplorable. Comment allons-nous contribuer à atténuer le nombre d’accidents, sachant qu’on classé au quatrième rang à l’échelle mondial, concernant le nombre d’accidents de la circulation qui ne cessent malheureusement de faire des victimes ?’’, déplore-t-il, avant d’enchaîner : “On a été reçu à deux reprises par le ministre des Transports. La première c’était le 25 mai, et la dernières fois en mois d’août dernier. On lui a remis une plate-forme de revendications pour la révision de quelques points de ce nouveau code, notamment l’intervalle entre un examen et l’autre qui est de quatre semaines qui est vraiment très long. Mais rien ne se profile à l’horizon. Pour cela, on va adresser dans les prochains jours une troisième et dernière lettre au premier responsable du secteur, comme un dernier ultimatum’’, persiste-t-il. Le manque d’examinateurs est un autre problème qui a été évoqué lors de cette conférence. A titre d’exemple, la wilaya d’Alger compte 400 autos-écoles, encadrées par 45 examinateurs, Tizi-Ouzou, 265 autoécoles, encadrées par seulement 6 examinateurs, la wilaya de Laghouat 50 autoécoles, encadrées par seulement 2 examinateurs, alors que la wilaya de Tlemcen compte 190 auto-écoles, encadrées par 11 examinateurs. De son côté, le président de l’Union nationale des transporteurs des voyageurs et des marchandises, Abdelkader Bouchrit, a indiqué que ce nouveau code a été promulgué unilatéralement par le ministère des Transports, sans faire participer les différents syndicats du secteur. “C’est très beau le nouveau code, mais sera-t-il appliqué sur tout le monde ? Pour cela nous demandons la tenue d’une commission technique nationale qui veillera au strict respect de ce code, mais ce que nous déplorons dans ce nouveau code, c’est l’attribution des nouvelles lignes au lieu de régler les problèmes du secteur. Pour cela si le ministère ne gèle pas cette instruction, on va recourir à la grève dans les prochains jours”, menace-t-il. “Il est temps de travailler sur la base d’études, pour atténuer l’anarchie” poursuit-ilInterrogé sur les ouï-dire indiquant que l’opérateur Tahkout investira le transport public, le conférencier a nié catégoriquement cette information. “Tahkout n’est qu’un transporteur comme les autres’’, lance-t-il. Par ailleurs, il convient de rappeler qu’une grève des transporteurs avait été prévue le 27 septembre dernier, mais avait été annulée le jour même. Interrogé sur l’annulation de cette grève, le président de l’Union nationale des chauffeurs des taxis, Houcin Ait Braham, dira que “le ministre des Transports nous a promis de prendre en charge toutes nos doléances. La grève est le dernier recours, pour cela on a décidé de lancer un dernier ultimatum au ministère avant de passer à la grève” étonne-t-il. En sommes, les trois présidents des Unions nationales des transports sont déterminés à arracher vaille que vaille leurs revendications, avant la tenue de leur congrès national qui aura lieu les 18 et 19 novembre prochain.

Yahia Maouchi

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