C’est justement les dégâts matériels causés par cette bombe qui ont fait sortir ces habitants dans la rue, dans la mesure où les dommages n’ont pas été pris en charge. Le ministre de la Solidarité nationale, M.Ould Abbas, qui avait été au chevet de Tizi, le lendemain de cet attentat terroriste enregistré le mois d’août 2008, l’avait pourtant promis. Plus d’une année est passée et rien ne semble avoir été fait au niveau de cette cité. C’est ce que soutiennent en tout cas les manifestants qui réclament la réhabilitation de leurs habitations et l’indemnisation des dommages causés par l’explosion, notamment les véhicules qui ont été touchés. Il s’agit des mêmes revendications soulevées lors de la visite du ministre qui ont été d’ailleurs soumises aux autorités locales. Quoi qu’il en soit, Tizi-Ouzou a connu une journée mouvementée hier. Les manifestants usant de pneus et de barricades de tous genres ont bloqué la grande rue, à la sortie du tunnel à proximité de la station Naftal. L’action a été entamée vers 10 heures. La brigade antiémeutes est intervenue vers 14 heures. Mais aucun incident grave n’a été signalé. Pour les présents, c’était l’occasion de voir à l’œuvre le camion “moustache” qui a procédé au nettoyage de la chaussée. C’est l’énième action de protestation menée à Tizi-Ouzou qui a enregistré presqu’une dizaine de manifestations du genre rien que la semaine dernière. C’est dire qu’un malaise social couve au niveau de la wilaya qui semble renouer de plus belle avec la protesta. La rue est devenue décidément le seul espace de communication entre l’administration et l’administré. Sinon comment expliquer ces actions à répétition. Les manifestants, lors de l’un ou de l’autre mouvement de protestationn, soutiennent souvent qu’avant de décider de prendre à témoin la rue, ils saisissent tous les services concernés pour la prise en charge de leurs problèmes. Où se situe donc la faille ? Dans les différents actions, la gestion de l’administration est souvent montrée du doigt… Cela dit, il faudra trouver une solution afin de mettre fin, une bonne fois pour toutes, à ces protestations. Ce qui ne peut se faire qu’avec l’implication de tout le monde. La prise en charge des doléances de la population reste primordiale, cela d’autant que les moyens existent. On se demande toujours d’ailleurs pourquoi il faut toujours attendre que les gens sortent dans la rue pour réagir, en solutionnant tous les problème soumis comme si l’on avait une baguette magique.
M.O.B