La main-d’œuvre revient de loin

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La wilaya de Bouira est classée la première à l’échelle nationale en matière de production de pommes de terre, culture qui exige un maximum de main-d’œuvre qu’aucune machine ne peut remplacer. Dans les différentes fermes agricoles recensées à travers le territoire de la wilaya, et à chaque récolte du tubercule, ce sont des jeunes chômeurs ou des universitaires venant des wilayas de l’Est et de l’Ouest du pays qui viennent proposer leurs services pour procéder à l’arrachage des pommes de terre. Pourtant lors de la récolte, dans les immenses plaines fertiles d’El Esnam où d’Aïn Bessem, on peut apercevoir de jeunes bambins, à peine pubère qui s’affairent à l’arrachage des tubercules. Ces jeunes sont étrangers à la wilaya, et ils ne ratent aucune récolte. A raison de 25 ou de 30 DA le sac de pommes de terre, cette main-d’œuvre est qualifiée très bon marché par les exploitants agricoles. “Les jeunes de la région exigent d’être rémunérés par jour et non par sac, comme nous avons l’habitude de le faire avec les autres saisonniers. Pour cela nous faisons appel aux même personnes qui reviennent chaque saison”, affirme un exploitant agricole d’El Asnam qui ajoute que le coût de revente du tubercule au consommateur est moindre. Les jeunes de la région de leur côté affirment que tous les exploitants agricoles sont des “négriers” et qu’ils exploitent la main-d’œuvre à moindre prix. “Travailler toute la journée, l’échine courbée sous le soleil ou dans le froid est une tâche qui nécessite d’être rémunérée en conséquence.

En plus nous ne nous sommes pas à l’abri d’un accident de travail. A ce sujet, les exploitants refusent de nous déclarer”. Pour les autres agriculteurs, notamment ceux exerçant en milieu rural, le problème de la main-d’œuvre ne se pose pas. Tous les agriculteurs et leurs familles sont mis à contribution pour récolter aussi bien les cerises, les figues que les olives.

Une main-d’œuvre qui bien souvent n’hésite pas à prendre des congés spécialement pour s’affairer à la récolte de l’olive. L’oleïculture étant l’une des ressources principales des familles kabyles, qui s’étend sur près de trois mois de la saison hivernale, il serait impensable de faire appel à une main d’œuvre étrangère à la famille. Dans d’autres domaines agricoles, situés dans les plaines proches de la vallée de la Soummam, des saisonniers sont parfois appelés en renfort par des oléiculteurs qui n’hésitent pas à partager leur récolte à hauteur d’un cinquième au profit de cette main-d’œuvre.

H.B.

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