Est correspondant tout journaliste qui exerce loin du siège de la rédaction centrale de son organe. Deux catégories professionnelles sont néanmoins à l’œuvre. Si ceux qui jouissent du statut de permanent sont pratiquement soumis aux mêmes contraintes professionnelles que les autres catégories relevant des secteurs économique et administratifs, il n’en reste pas moins que d’autres intervenants dans le secteur de l’information à l’image des correspondants de presse et autres demeurent exposés plus que d’autres aux aléas du métier. Des difficultés d’accès à l’information aux impératifs de satisfaire aux injonctions des rédactions centrales, ces derniers sont confrontés en permanence à toutes sortes d’intimidations. Ils se voient ainsi sur le fil du rasoir à chaque fois qu’ils daignent révéler les dessous d’une gestion prêtant parfois à suspicion des deniers publics. Evoluant sur un terrain miné, ils traîneront constamment une armure pesante qui est la diffamation, sachant qu’ils ne bénéficient d’aucune formation à même de prendre connaissance des lignes rouges à ne pas franchir. En outre, beaucoup de correspondant trouvent des difficultés à concilier leur profession principale et leur passion qui est l’écriture journalistique. Une passion qu’ils exercent dans des conditions lamentables, pour ne pas dire catastrophiques sachant qu’ils n’ont présentement aucun statut. Même ceux qu’on affuble à tort d’ailleurs de journalistes professionnels s’enfoncent au fil des jours dans la précarité. Nombre d’entre eux ne sont pas déclarés et ne bénéficient d’aucune prise en charge particulière à l’instar des autres catégories. En d’autre termes, les organismes employeurs qui excellent dans l’art de la surexploitation rechignent souvent à offrir un cadre professionnel adéquat à leurs employés. Des employeurs qui ne s’offusquent d’ailleurs pas à donner des salaires de misère aux journalistes et autres assimilés. D’ailleurs, des dizaines de correspondants de presse ou de journalistes permanents rédigent leurs comptes-rendus dans des cybercafés en raison de l’inexistence de bureaux régionaux. Passons outre aux risques de passer à la trappe à tout moment. Ils sont les plus exposés aux accidents cardiovasculaires ! Sur le plan social, ils ne sont que des laissés-pour-compte ! Même ceux qui travaillent dans des organes publics n’ont pas accès au logement étant donné que le LSP est réservé aux privilégiés de l’administration. Et pourtant ils sont dans le besoin. Sur le plan officiel, c’est le no man’s land total. Le statut tant attendu du journaliste tarde à voir le jour. Parallèlement, les professionnels des médias surtout ceux de la presse écrite continuent leur descente aux enfers tount en espérant l’amélioration de leurs conditions de vie.
D. S.