Le phénomène de l’émigration clandestine prend de l’ampleur particulièrement à l’est de Boumerdès. Un groupe de jeunes a pris le large, il y a quatre jours du petit port de Dellys. Dimanche dernier en début de soirée, pas moins de sept jeunes, âgés entre 19 et 32 ans, avaient pris place à bord d’une embarcation, en se faisant passer pour des pêcheurs, a-t-on indiqué. On laisse entendre que cette bande de harraga avait mis, alors, le cap vers Majorque (rive Sud de la péninsule Iberique).
Mais l’on ignore à l’heure où nous mettons sous presse, si ces émigrés clandestins sont arrivés à bon port. L’on ne peut, et pour cause, que s’inquiéter sur le sort de cet énième groupe de mômes, qui mettent leur vie en péril, pour une illusoire île de sécurité. D’autant qu’avant eux, il y a moins 12 personnes, elles aussi, originaires de Dellys, furent contraintes de revenir à leur point de départ, par manque de carburant, après quelques heures de traversée en mer. En date du 23 juillet 2009, 17 autres harraga avaient étépratiquement secourus par les gardes côtes en haute mer après leur départ des environs de Cap Djenet.
La folle envie de rejoindre la rive nord fait oublier, sans nul doute, à ces jeunes les dangers encourus, en pareille circonstance.
Et profitant toujours de la moindre baisse de vigilance, moment propice à certaines complicités, les candidats à l’émigration clandestine ne prennent comme exemple que les harraga ayant réussi leur longue traversée.
L’on citera, pour notre part, à contre cœur, cette bande composée de 35 jeunes qui avaient pu, début août dernier, gagner Majorque, à partir de Zemmouri. A bord d’une chaloupe.
Salim Haddou