Statuant sur le cas d’un ex-terroriste, repenti depuis près d’une dizaine d’années, le tribunal criminel de Boumerdès l’a condamné hier, à trois ans de prison avec sursis. Cet inculpé dénommé B. Rabah, originaire de Beni-Amrane, avait bel et bien reconnu qu’il avait fait partie, avant sa reddition en 2005, de la phalange d’El Arkam, réputée pour ses exactions, particulièrement dans la circonscription de Thenia. Mais lors des assisses d’hier, il s’est contenté d’énumérer les simples besognes que les commanditaires de la horde islamiste lui confiaient dans les maquis, niant de ce fait avoir directement participé à la planification des multiples tueries contre les services de sécurité et les civils. Il dira que : « ayant rejoint le maquis à Beni-Amrane, à l’âge de vingt ans, on me chargeait de faciliter leur déplacement d’un hameau à un autre, d’embrigader de nouvelles recrues en milieu rural, en plus du transport des munitions et de leur approvisionnement en denrées alimentaires ». Mais il ne put nier, suite aux questions de la présidente du tribunal, sa part de responsabilité concernant les attentats terroristes perpétrés, notamment, entre 1994 et 2001, par la phalange d’El-Arkam, à l’exemple de l’embuscade meurtrière contre sept soldats de l’ANP au piémont de M’cid et d’autres attentats à l’explosif ayant coûté la vie à des militaires et des civils à Beni-Amrane. Tenant compte, lors des délibérations, de son intention de rompre le lien qui le rattachait à cette horde sanguinaire, bien que certains de ses éléments aient tenté de l’exploiter une nouvelle fois après sa reddition, le tribunal ne l’a condamné qu’à trois ans de prison avec sursis.
Salim Haddou