Un dépotoir devant le lycée

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La négligence, le laisser-aller et l’incivisme dépassent des fois tout entendement en créant des décors qui nous renvoient 40 ans en arrière, parmi ces situations intolérables et d’un autre âge, une décharge sauvage st érigée à moins de dix mètres de l’entrée principale du lycée Ben Badis au chef-lieu de la daïra de M’chedallah.

Le terrain vague en face de l’établissement, en plus de recevoir tous les déblais provenant des fouilles des nouvelles constructions qui s’étalent sur environ 200 m x 50 m est une parfaite reproduction des dunes du grand désert, il reçoit comme… une mouche sur un fruit pourri des déchets ménagers déversés quotidiennement par les résidents qui font montre d’un incivisme incroyable et qui ne se gênent pas toute honte bue, de jeter leur saleté devant le portail du lycée.

Pour réduire leur volume et les odeurs nauséabondes qui envahissent copieusement le lycée, les agents d’entretien de l’établissement n’ont d’autres solutions que d’y mettre le feu, un procédé aux retombées négatives, sachant que ce terrain vague est prolongé par une petite vallée prise entre deux hautes collines qui rabattent tous les courants d’air dans le sens sud-nord et créant par là, un vent dominant qui pousse la fumée et les odeurs vers le lycée. La fumée noire acariâtre qui monte de ces immondices nous a incité à nous rapprocher des lieux, ce qui nous a permis de constater que la composante de ces déchets comporte des emballages de produits chimiques hautement toxiques tels que des diluants de peinture, des produits de nettoyage et détergents à base d’acide ainsi qu’une multitude d’emballages de produits cosmétiques. Les colonnes de fumée qui montent de ces déchets envahissent les classes, les bureaux et la cour à longueur de journées, sans que cela ne provoque une réaction de qui que ce soit, mis à part des protestations verbales de la responsable du lycée auprès de l’APC, apprend-on sur place.

Apparemment, ces réclamations sont superbement ignorées. Ni les services d’hygiène de la commune ni ceux de la prévention du secteur sanitaire et encore moins les autorités locales, ne semblent être préoccupés par cet état de fait qui se produit sous leurs yeux. Que faut-il faire pour pour faire réagir tout ce beau monde ? Une émeute ? ou une grève ? Sachant que même le wali qui a remarqué la présence de ces ordures lors de son passage sur ces lieux le débuts septembre, a donné des instructions pourtant fermes, affirment des citoyens présents mais qui n’ont pas été exécutées.

Même si l’on procède à l’enlèvement de ces ordures, le problème ne serait pas pour autant résolu sans qu’une clôture ne soit aménagée pour empêcher ces citoyens inconscients d’y déposer leurs déchets.

En attendant que l’on daigne se pencher sur ce cas condamnable, les lycéens, leurs professeurs et le reste du personnel du lycée Abdelhamid-Ben Badis continueront à respirer et à se… parfumer avec ces odeurs nauséabondes et à s’imprégner de cette fumée suffocante au même titre que les résidents des alentours et cela sans évoquer les rats attirés par ces déchets ménagers qui iront chercher refuge dans les réfectoires, les cuisines et les magasins de l’établissement en plus des chiens errants qui complèteront ce tableau lugubre.

Où sont donc les syndicats prompts à réagir pour en découdre avec les pouvoirs publics quand il s’agit des salaires et autres avantages professionnels ?

Oulaïd Soualah

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