Le village Imzizou, dans la commune de Fréha à l’instar de toute la Kabylie a consenti d’énormes sacrifices durant la guerre de Libération nationale pour que vive l’Algérie indépendante. De nombreux citoyens ont répondu à l’appel du 1er-novembre-1954, chacun à sa manière. Parmi eux, Si Idir Ben Mokhtar qui fut l’un des acteurs actifs de la lutte armée. Né en 1923, il avait répondu à l’appel du devoir, à l’instar de plusieurs jeunes de son village. Dda Idir se souvient encore des années qu’il avait passées aux côtés de ses frères d’armes. Très engagé, le jeune Si Idir était une véritable cheville ouvrière, un porteur d’eau qui avait pour mission d’acheminer la nourriture et de ravitailler en armes et en logistiques ses frères se trouvant dans les différents abris implantés à travers toute la région de la vallée du Sébaou. Une délicate tâche, doit-on dire, car Si Idir a été constamment exposé au danger d’être repéré par les Français qui multipliaient la vigilance afin d’isoler les moudjahidine se trouvant pour les priver de tous genres de soutien pouvant venir de leurs frères ayant choisi de combattre le colonialisme avec une autre manière, à l’image de Idir Ben Mokhtar. Ce dernier n’a pas regretté son choix. “Il fallait bien que certains d’entre nous s’occupe de cette mission qui n’est pas des moindres. Je savais que celle-ci n’allait pas être facile, mais je l’ai acceptée et si c’était à refaire, je le referais sans hésiter”, nous dit, non sans fierté cet ancien maquisard qui garde pourtant les séquelles de la torture dont il a été victime après que l’ennemi a pu le capturer vers la fin de la guerre. En effet, Si Idir est actuellement sourd, il a à cause de la torture. “J’ai toujours réussi à prendre à défaut la vigilance des soldats français, en fait, je me déplaçais à la faveur de la nuit. Je faisais du porte-à-porte afin de rassembler la plus grande quantité de nourriture et de munitions possible, que je transportais dans les maquis avoisinants. Je tenais également informés mes frères du djebel des moindres mouvements de l’ennemi”, se souvient Si Idir qui a perdu son père, Si Mohand Ouamar pendant la guerre en tombant en champ d’honneur. En somme, le moudjahid Si Idir était l’homme à tout faire pendant la guerre de libération. Tout le monde au village Imzizou, mais aussi toute la région des Amraoua lui reconnaissent sa bravoure et surtout ses sacrifices.
Ali Chebli