Les craintes des étudiants et les assurances du doyen

Partager

La faculté de médecine de l’université de Béjaïa entre dans sa troisième année d’existence, un décret portant création d’un CHU à Béjaïa, a été signé dernièrement ainsi que des dérogations pour l’attribution de logements aux professeurs et maîtres-assistants. Bref, sur le papier tout semble baigner dans l’huile. Mais qu’en est-il sur le terrain ? A écouter, un étudiant de la première promotion d’étudiants qui arrive cette année en troisième année, et qui s’est déplacé jusqu’à notre rédaction régionale de Béjaïa, pour nous faire part de ses appréhensions quant à son cursus universitaire, il y a risque, dit-il, d’année blanche pour lui et ses camarades qui sont au nombre de 105.

Cet étudiant, qui a requis l’anonymat, précise que bien que la rentrée universitaire ait commencé le 4 octobre, les enseignants en charge de l’enseignement des huit modules annuels que comporte la troisième année ne sont pas encore à leur poste. Seul un médecin de la ville assure aujourd’hui le module de l’anatomie pathologique. Notre interlocuteur, visiblement miné par la crainte de rater son année, ajoute comme pour nous prendre à témoin, qu’un professeur suisse qui a seulement donné une semaine de cours, est reparti chez lui, sans avoir terminé le programme et sans avoir procédé à l’évaluation du travail des étudiants.

L’intention de l’étudiant est d’attirer, par le biais du journal, l’attention des responsables concernés sur le fait que si des dispositions en matière de recrutement des enseignants ne sont pas prises dans l’immédiat, leur chance de poursuivre leur cursus cette année, s’amenuisent jusqu’au point de se réduire à néant. A noter cependant, que du côté de l’administration de l’université, on tient un tout autre langage. En effet, le doyen de la faculté de médecine, le professeur Abdelmalek Danone, que nous avons approché, nous a déclaré de la manière la plus convaincante qui soit, tout en reconnaissant toutefois la légitimité de la crainte des étudiants, que ceux de la troisième année médecine auront “une prise en charge pédagogique entière et de qualité”. D’une voix encore plus rassurante, il ajoute que “les choses sont en train de se mettre progressivement en place à la faculté de médecine, aussi bien, en ce qui concerne le CHU dont le décret de création vient d’être signé au grand profit des étudiants et de la population de Béjaïa que les huit enseignants permanents qui assureront l’enseignement des huit modules annuels que comprend le programme de la troisième année de médecine. Ces professeurs et maîtres-assistants, dont les logements sont sur le point d’être livrés, seront installés très probablement avant la deuxième quinzaine de novembre”. Sans se départir de son affabilité naturelle, le doyen précise qu’en attendant l’arrivée des enseignants permanents, d’imminents professeurs viennent de Tizi-Ouzou, de Constantine et de Annaba pour assurer des cours aux étudiants.

S’agissant du professeur suisse que les étudiants croyaient reparti chez lui, il y a lieu de préciser que c’est un professeur qui a été invité pour une semaine seulement, il reviendra en mars, mai et en juin pour donner d’autres cours aux étudiants.

Le travail de la semaine d’octobre a bien été évalué, puisque trois étudiants ont obtenu des notes de 20/20. Par ailleurs, conclu le premier responsable de la faculté de médecine, comparativement à leurs camarades des autres universités qui ne font qu’une demi-journée d’hôpital par semaine, les étudiants de Béjaïa ont plus de chance puisqu’ils feront, dès l’installation des professeurs permanents, cinq matinées d’hôpital par semaine, autrement dit, du dimanche au jeudi, les cours théoriques seront donnés les après-midis.

B. Mouhoub

Partager