Taxieurs de nuit

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Les taxieurs clandestins se font de plus en plus nombreux, sur la place d’Aïn El Hammam.

Durant le jour, le stationnement leur est interdit à la station de taxis, réservée aux seuls “possesseurs de papiers” qui voient, d’ailleurs, d’un mauvais œil la concurrence que leur imposent “ces intrus”, lesquels se mettent à l’écart, épiant de loin d’éventuels clients à racoler.

Il est vrai que, même timidement, ils disputent la clientèle à leurs collègues. La plupart d’entre eux sont des retraités de l’administration dont la pension permet tout juste de subvenir au minimum vital. Ce que, ceux qui les accusent de leur “prendre leur pain” semblent ignorer.

Ils exercent cette nouvelle fonction dans le but d’arrondir leurs fins de mois. A l’âge où ils doivent espérer profiter de la vie, ils se retrouvent malheureusement contraints de travailler davantage.

Le soir venu, les taxieurs rentrent chez eux, libérant la place à ces transporteurs nocturnes. La plupart des taxis officiels ne travaillent pas la nuit.

A l’heure où les fourgons se font désirer, ce sont ceux qu’on appelle communément les clandestins qui viennent au secours des retardataires.

Quels que soient les raisons de leur retard, par temps froid ou pluvieux, c’est à la place que les noctambules se rendent pour s’abriter dans un taxi clandestin qui les mènera jusque devant leur porte.

Les prestations qu’ils assurent ne sont pas négligeables puisque ceux qui ont recours à leurs services se disent satisfaits “de les trouver au bon moment”. Toute la soirée, parfois jusqu’à minuit passée, les clandestins sillonnent les routes, menant aux villages de la commune et au-delà.

L’insécurité ne les dissuade pas d’exercer ce boulot, bien que par le passé, plusieurs des leurs aient fait l’objet d’une agression et même d’assassinat.

Malgré tout cela, le métier est, dit-on, rentable. Même s’ils évitent d’en parler, ceux qui l’exercent minimisent leur gains.

A notre question, ils répondirent en chœur “nous gagnons de quoi boucler dignement nos fins de mois”.

A. O. T.

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