La tension monte progressivement et la mobilisation se renforce de plus en plus, avec l’adhésion de trois autres syndicats (CLA, Cnec et Snapap) hier, au mot d’ordre d’une grève d’une semaine renouvelable, auquel a appelé l’Intersyndicale autonome de la Fonction publique (IAFP).
Le débrayage se poursuit pour la deuxième journée consécutive. Les syndicats ont été tous unanimes à préciser qu’il n’est plus question de faire un pas en arrière, et ce, jusqu’à satisfaction totale de leur plate-forme de revendications. Pour le chargé de communication au sein du conseil des lycées d’Algérie (CLA), Idir Achour, le taux de participation à ce large mouvement s’est élevé, en ce deuxième jour du débrayage. « Tous les établissements scolaires sont paralysés « , a-t-il affirmé avant, d’avancer un taux de grève allant de 85 à 90% dans le secondaire, et de 60 à 70% au niveau du CEM et du primaire.
Cette large mobilisation, selon lui, renseigne sur le marasme dans lequel se débat le travailleur de l’éducation, qui veut à travers cette action lever le voile sur les conditions déplorables qui caractérisent l’école publique, qui risque, si cette situation persiste, d’aller vers le pourrissement. » Nous n’avons pas l’intention de geler notre mouvement de protestation jusqu’à avoir gain de cause « , fulmine-t-il. Contrairement aux autres syndicats qui se disent contre la tripartite, Idir Achour sollicite les autorités à accepter la présence des syndicats autonomes au sein de la réunion de la tripartite, qui aura lieu le mois prochain.
Pour sa part, le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) affirme, par la voix de son chargé de communication et de l’information, M Messaoud Boudiba, que « le taux de participation est à la hausse en cette deuxième journée de protestation, dans la majorité des wilayas « .
A l’en croire, le débrayage a été plus suivi que le premier jour. « Le taux de suivi est meilleur aujourd’hui, car même ceux qui n’étaient pas dans le mouvement l’ont rejoint », a-t-il ajouté. Selon la même source, le taux d’adhésion à ce mouvement est passé de 80%, à plus de 90% au niveau d’Alger, 80% à Alger Est, et il est estimé à 95% à Alger Ouest. Pour la wilaya de Tizi-Ouzou, le taux de participation est passé de 83 à 88%, et de 97% à la wilaya de Bouira, 85% à Béjaïa et 97% à Boumerdes.
Notre interlocuteur n’a pas caché sa déception quant aux agissements de la tutelle qui a saisi la justice pour dire que la grève est illégale. « Cela ne va nullement régler ce conflit, bien au contraire il va encore pousser la situation vers le pourrissement », a-t-il déploré.
De son côté, l’Union nationale des travailleurs de l’éducation et de formation (Unpef) a dénoncé les pressions et les dépassements pratiqués par l’administration. Elle a déploré le fait que » la tutelle, au lieu d’ouvrir des canaux de négociation, s’est contentée de nous transmettre une directive n° 09/995 datant du 8 novembre 2009 relative au recours à des ponctions sur salaires « .
L’Unpef à travers son communiqué rendu public hier, a évoqué les fausses déclarations quant au taux du suivi. Elle dira à cet effet que ce n’est pas difficile de vérifier ce constat vu le nombre d’élèves qui ont été renvoyés de l’école. Ce syndicat a tenu à affirmer que les menaces de la tutelle ne diminueront pas la détermination des enseignants à aller jusqu’au bout de leur lutte. S’agissant du taux de participation, l’Unpef dira qu’il est de 90% à Alger, 75% à Béjaïa, 95% à Bouira, et de 92 à Tizi-Ouzou.
Rassemblement du Cnec aujourd’hui devant la tutelle
Le Conseil national des enseignants contractuels (Cnec) qui a rejoint le mouvement parle de la réussite de ce débrayage en avançant un taux de participation qui dépasse les 75% au niveau du territoire national, et ce dans les trois paliers.
« Ce taux a atteint 90% dans le secondaire », lit-on dans le communiqué transmis hier à notre rédaction. Cette entité syndicale proteste aussi contre la décision de la justice qui considère la grève illégale. En signe de protestation, le Cnec entend observer un rassemblement national, aujourd’hui à 11h, devant le ministère de l’Education nationale.
Ce mouvement intervient pour contester la non-autorisation des licenciés d’avoir accès au concours du lycée, sauf avec un master ou un magistère et la non-création de postes dans certaines wilayas.
Les enseignants contractuels dénoncent également la non-ouverture de l’accès à toutes les spécialités au primaire et au moyen, ainsi que l’annulation de certaines spécialités au concours (droit, ingéniorat, langues étrangères, à savoir : allemand et espagnol, gestion et économie).
Lemya Ouchenir