Tamazight officielle sans réfrendum

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Au bout de neuf heures de discussions entre Ahmed Ouyahia et les délégués du Mouvement citoyen, l’Etat « s’est engagé à prendre en charge cette question ». C’est-à-dire que tamazight sera bientôt langue nationale et officielle, et sans référendum.L’information a été donnée, hier, par certains animateurs du Mouvement citoyen que nous avions rencontrés à Alger à l’issue d’une réunion de concertation qui les a réunis tout au long de la journée d’hier. Pour Saïd Chekhar, délégué de la CADC de Tizi Ouzou, la plate-forme d’El Kseur « est acquise ». Pour lui, il ne reste plus que « quelques jours pour arriver à notre objectif qui est la mise en œuvre de la plate-forme ». Le ton n’était certes pas le même entre tous les délégués que nous avions accostés, mais l’ambiance générale qui régnait au sein de la délégation des archs dégage déjà une première impression. Tous ont convergé sur le fait que « les discussions avancent bien ». Autrement dit, il ne reste pas grand-chose pour qu’un accord global et définitif soit signé entre le gouvernement et le mouvement des archs.Les deux parties vont se réunir au courant de la semaine prochaine pour rechercher la meilleure manière de parvenir à résoudre le problème de l’officialisation de tamazight sans léser aucune des deux parties. Les deux vis-à-vis vont, certainement, opter pour la révision constitutionnelle globale qui répondra aux exigences à la fois des archs puisque la consultation ne concerne pas uniquement tamazight, et le chef de l’Etat qui verra cette langue “officialisée par une consultation référendaire”.L’autre point discuté jeudi dernier entre Ouyahia et ses partenaires est le point quinze de la plate-forme d’El Kseur. Ce dernier concerne « l’attribution de l’allocation chômage à hauteur de 50% du SNMG pour tout demandeur d’emploi ». Il semble que ce dossier n’est pas encore avancé, puisque les deux parties ne sont pas encore parvenues à un accord dans ce sens. Le représentant de l’Etat aurait formulé des réserves quant « à la capacité de l’Etat » de prendre en charge cet aspect. Le coût d’une telle opération serait faramineux et le trésor public ne pourrait pas y faire face. Ce n’est que partie remise puisque la délégation du Mouvement citoyen ne compte visiblement pas abandonner cette idée.C’est pour cette raison qu’une concertation est engagée actuellement à l’intérieur du mouvement. L’option à proposer n’est toujours pas rendue publique, mais elle le sera certainement dans les prochains jours.Sur un autre chapitre, le gouvernement et le Mouvement citoyen ont passé en revue et fait l’évaluation de ce qui a été fait jusqu’à présent concernant l’avancement des différents points résolus jusqu’à présent. Le problème des élus de la wilaya de Bouira a figuré également dans les discussions de jeudi dernier. Sur le plan pratique, le gouvernement commence déjà à revoir l’emplacement des services de sécurité dans les différentes régions de Kabylie pour faire face au « départ des brigades de gendarmerie « . Farès Oudjedi de la CICB a indiqué que 17 détachements de la BMPJ sont en train d’être installés dans les daïras de la wilaya de Béjaïa qui en compte 19. A rappeler que Ahmed Ouyahia a donné son accord de principe sur le départ des gendarmes de Kabylie, mais n’a toujours pas encore précisé le procédé que compte suivre l’Etat à cet effet. La situation sécuritaire n’arrange pas, en tout cas, cette solution extrême. La poursuite du dialogue donnera, certainement, des réponses aux quelques points qui restent encore suspendus, même si théoriquement tout est réglé.

Ali Boukhlef

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