Par Ferhat Zafane
Entre l’Egypte et l’Algérie, une vieille rivalité footballistique mâtinée d’une propension à se prendre pour le phare du monde arabe alimente les rapports entre les deux nations. Mais depuis la finale haletante et dramatique de samedi soir au Caire, la “guerre” est déclarée entre ces deux pays.
Si les Algériens, sevrés de sensations fortes depuis vingt-quatre ans et une dernière participation au Mondial 1986 au Mexique, souhaitent ardemment découvrir l’Afrique du Sud, il en est de même pour ceux-là qu’on prenait pour amis, qui, à coups de preuves “hémoglobinées”, affichées à la face du monde, montrent leur acharnement à visiter Johannesburg. Mais ce voyage pour le rêve doit faire une escale obligatoire aujourd’hui au Soudan.
C’est donc une déferlante verte qui est annoncée sur Khartoum. Conscient de l’enjeu, le gouvernement algérien a décidé d’encourager les candidats à cette expédition : pas de visa nécessaire, 10 000 places de stade d’ores et déjà offertes et des tarifs bradés pour les billets d’avion (moins de 20 000 DA pour un aller-retour au lieu des habituels 90 000 DA).
Côté égyptien, si les mêmes facilités ont été accordées par les autorités égyptiennes afin d’envahir Khartoum, il se trouve que les Algériens seront, c’est une certitude, plus nombreux.
A la lecture de tous ces éléments et à la lumière des événements qu’ont subis les Algériens au Caire, tout indique que la victoire sera nôtre.
Jeudi, 19 novembre, 9 heures du matin
Les rues d’Alger sont vides ; excepté quelques policiers à l’affût du premier grondement qui ira tel un feu de paille envahir la capitale et le reste du pays avec.
Une autre nuit sans sommeil attend les Algériens pour dire au monde que le résultat du match du Caire est tout simplement la conséquence du comportement vil et déshonorant de ce peuple qui a cessé pour beaucoup d’être ami.
A la même heure à Khartoum, les Egyptiens, abattus et rasant les murs de cette ville accueillante, se ruent vers le premier départ en partance pour l’Egypte.
Quant à ces milliers d’Algériens, véritables “commondos”, ils auront accompli une belle mission : celle d’avoir assisté l’équipe dans ces moments difficiles.
Il est vrai que dès leur retour au bled, les préoccupations seront là à les guetter, mais ils auront au moins passé des jours à oublier la harga, le chômage, les frustrations…
F. Z.