A Tizi Ouzou, c’était comme au 5 Juillet 62

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En effet, mercredi soir, juste après le coup de sifflet final de ce fameux match d’appui Algérie – Egypte, une marée humaine est sortie pour se joindre à la foule des grands jours déjà en place qui a suivi le match sur les écrans géants au niveau des places publiques, pour manifester ensemble leur joie et leur bonheur, suite à la qualification de notre onze national pour le Mondial de juin prochain. La population de Tizi Ouzou qui a été tenue en haleine et qui ne jurait que par la victoire, à l’instar de celles des autres régions du pays, depuis l’agression dont ont été victime au Caire notre sélection nationale et nos supporters, une agression qui a soulevé la colère à travers tout le pays, a été délivrée par Antar Yahia qui a inscrit l’unique but de la partie.

Une réalisation suffisante pour les nôtres pour prendre leur revanche sur les Pharaons, avec à la clé le billet qualificatif à l’événement planétaire qui aura lieu dans le pays de Mandela. Une troisième participation dans l’histoire du football algérien après celles de 1982 et 1986.

Dès la fin du match, la folle ambiance qui a précédé la rencontre s’est transformée en une grande fête, C’était comme au 5 juillet 1962. Les youyous fusaient de partout, les rues de la ville des Genêts ont été prises d’assaut pas des milliers de personnes venues de tous les coins de la Kabylie pour se mêler aux citadins et exprimer, ensemble, leur joie dans une pleine communion.

Le nombre de femmes, d’enfants, de vieux et de jeunes ne pouvait se compter. La liesse était à son paroxysme durant toute la nuit. Des scènes de joie indescriptibles, difficiles à décrire tellement elles étaient diversifiées et alléchantes à la fois, les unes que les autres. Des cortèges de voitures bourrées de fans exhibant l’emblème national, sillonnaient la ville à coups de klaxons et de chansons à la gloire de nos héros, au moment où de longues files qui grossissaient au fil des minutes défilaient à pied à travers toute la ville des Genêts. Dans tous les villages, c’est la même ambiance qui a prévalu tout au long de la nuit de mercredi à jeudi ou les placettes ont été envahies par des foules. Des espaces transformés en dancings ; tout le monde s’est mis de la fête pour glorifier la qualification de notre équipe nationale pour le Mondial. Jamais, depuis l’indépendance du pays, un événement n’aura suscité auprès de la population un aussi grand engouement et créé autant de joie et de bonheur. Des moments historiques qui resteront gravés à jamais dans les mémoires. La fête s’est poursuivie, avant-hier, avec la même ambiance à travers toute la grande Kabylie, notamment la ville des Genêts où il était difficile de se frayer un chemin. La capitale des Genêts grouillait de monde. Dans la foulée, certains à force d’appuyer trop sur le champignon et de sortir tout ce qu’ils ont dans la boîte pour éclater leur joie, se sont évanouis et évacués à l’hôpital pour recevoir des soins.

L’ambiance est montée d’un cran en soirée où tous ceux qui n’avaient pas eu la chance d’être à l’aéroport pour accueillir les camarades de Chaouchi ont suivi l’événement dans une folle ambiance indescriptible tout au long de l’itinéraire qui a mené les Verts de l’aéroport et ce jusqu’au Palais du peuple où ils furent reçus en véritable héros par le président de la République, Abdelaziz Bouteflik. Les supporters ont continué ensuite la fête pendant une bonne partie de la nuit avant de regagner leur domicile pour revenir à la charge, hier encore, en poursuivant la fiesta qui n’en finira certainement pas de sitôt et ce, a travers toute l’étendue de la Grande Kabylie qui s’est mobilisée derrière l’équipe nationale, à l’instar de toutes les autres régions du pays, depuis près deux semaines.

S. K.

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