Monsieur le Président,
Scènes incroyables de beauté, l’Algérie drapée de vert, blanc, rouge, d’un emblème national que beaucoup avaient presque fini par oublier, que beaucoup découvrent et redécouvrent à l’orée d’un événement sportif.
Au-delà de la victoire, au-delà de l’événement en lui-même, c’est un symbole national qui reprend ses droits dans les faubourgs d’Alger, de Annaba, d’Oran ou d’ailleurs…
Des dunes du Grand Sud, en passant par les Haut-Plateaux, les montagnes et plongeant jusqu’à la mer Méditerranée au Nord, un symbole, un drapeau qu’on hisse fièrement par millions, qu’on exhibe avec hauteur et qu’on défend avec les larmes de l’amour et de la passion !
L’Algérie redécouvre la mixité, la liberté de crier, de revendiquer, d’investir la rue…
Ces femmes belles et fières, rebelles, qui souvent sont aux premières lignes d’une révolution Vert, Rouge et Blanc réoccupent des espaces qu’elles n’auraient jamais dû quitter…
Ces Algériennes chassées par ces intégristes indignes.
Ces travestisseurs de religion bizarrement absents des manifestations de ces derniers jours, car eux préfèrent la Oumma, mais les Algériens leur répondent El Watan et le crient haut et fort !
Monsieur le Président,
Passée l’euphorie de la victoire, qu’allez-vous faire ?
De grandes leçons peuvent être tirées de ce cri du cœur populaire, et de grands espoirs pour une Algérie moderne, libre et démocratique doivent être retenus !!!
Faites quelque chose, Monsieur le Président !
Une révolution joyeuse est une occasion historique pour le pays que nous ne devons laisser échapper…
Ce grondement populaire, cette liesse patriotique, est un évènement qui doit prendre les proportions qu’elles méritent et engager la patrie dans la voie que nous avaient promis les martyrs de notre Algérie !
L’Algérie redécouvre un sentiment national, d’appartenance et de dévouement qu’on ne doit pas exempter de décisions courageuses et attendues de tous.
L’Algérie du peuple redécouvre simplement son algerianité, simplement sa patrie…
Vive l’Algérie
Algérie debout !
Alger, le 19 novembre 2009
Sofiane Benyounès