Les politiques et acteurs egyptiens versent dans la calomnie et l’insulte

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Les Egyptiens ne semblent toujours pas digérer leur défaite mercredi dernier face à l’Algérie, et ils le font savoir de manière belliqueuse et calomnieuse. Rien qu’hier soir, des acteurs et politiques sont intervenus par téléphone pour dénoncer des « agressions » imaginaires dont ils ont été victimes à Khartoum. Prenant un temps radical, le sulfureux commentateur qui porte une haine ahurissante envers l’Algérie, a déversé tout son venin via sa langue de vipère sur les Algériens en les qualifiant de « peuple barbare et terroriste », en appelant le peuple égyptien à prendre comme cible tous les Algériens qui se trouvent sur leur sol. Ainsi, plusieurs acteurs et hommes politiques sont intervenus en direct pour dénoncer un « guet-apens » allégorique en absence de faits et d’images, et le comble est parvenu de la championne égyptienne d’athlétisme qui a dénoncé des agressions dont elle a fait l’objet alors qu’au moment des faits, elle se trouvait à New York où elle s’entraîne actuellement. Autre fait intriguant, cet appel téléphonique de la star égyptienne Ihab Taoufik, en direct, juste après le match. D’après lui, ils étaient victimes d’agressions et ils se sont réfugiés dans un hôtel. Néanmoins, aucune preuve n’existe sur le moment des faits pour prouver cette agression. A côté de lui se trouvait un autre chanteur qui saisit le téléphone et parle sur un ton rageur en élevant la voix « venez nous aidez », avant de finir son cinéma par « il faut réagir et faire pareil à leur égard ». De leur côté, les hommes politiques se sont mis, avec des déclarations à la limite du raisonnable, jetant un pavé dans la marre en intervenant au Sénat pour fustiger l’Etat algérien, qui à leur sens est seul responsable de ce qui arrive actuellement en Egypte. « Il faut boycotter l’Algérie et cesser toute relation diplomatique avec elle », dira un sénateur du très controversé parti des frères musulmans, versant ainsi dans la récupération politique. Mais le fait le plus troublant reste, les déclarations du fils du président égyptien, Alaa Moubarak, qui a appelé à « prendre position et riposter à la terreur et à l’hostilité subies par les Egyptiens à Khartoum », tout en affirmant qu’il « est impossible que nous, Egyptiens, supportions cela. Nous devons nous dresser et dire assez et si vous insultez ma dignité, je vous frapperai à la tête », a-t-il dit dans un ton agressif en s’adressant aux autorités algériennes. Les animateurs ne cessent de verser dans la provocation et l’autodérision, appelant à brûler le drapeau algérien, et à s’en prendre à tout ce qui l’est. Citant l’animateur de la chaîne Al Hayat, il a clairement appelé à prendre une revanche sur le peuple et l’Etat algériens. La défaite leur est restée en travers de la gorge, ils se ridiculisent sous le regard du monde, et même certaines chaînes étrangères ont profité de cette mascarade pour soulever l’absence de fair-play chez les Egyptiens. Côté soudanais, ces accusations ont été rejetées en bloc. En effet, le Soudan a fermement démenti par la voix d’un haut responsable de la police, les agressions imaginées par les Egyptiens dont leurs supporters auraient été victimes.

Les services de sécurité soudanais ont minimisé les affrontements entre les supporters des deux camps et reconnu que les Algériens avaient acheté des couteaux et des épées à Khartoum. A cet effet, un responsable de la sécurité a précisé au journal local que ses hommes étaient au courant de ces achats, mais “les Algériens voulaient les prendre comme souvenirs de notre pays”. Le Soudan a aussi convoqué l’ambassadeur d’Egypte à Khartoum et lui a exprimé son « mécontentement » après la campagne calomnieuse de la presse égyptienne. Les stars égyptiennes continuent à défiler sur les plateaux télé, et se prêtent volontiers à ce jeu néfaste et affligeant.

Hacène Merbouti

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