Les gardes communaux dans la tourmente

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Durant plus d’une décennie, ils n’ont pas arrêté d’être pris pour cible par les groupuscules terroristes voulant mettre le pays à feu et à sang. Accompagnant les éléments des forces de sécurité, gendarmes et militaires, en opérations de ratissages ou en embuscades, les gardes communaux puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ont spontanément offert leur poitrine aux balles des intégristes islamistes. Un comportement patriotique exemplaire qui ne souffre aucune ambiguïté et qui pourtant ne semble pas avoir été récompensé en conséquence par rapport aux sacrifices consentis. Les gardes communaux des différents détachements de la wilaya de Bouira n’ont eu de cesse de faire du bruit autour de “la situation infernale” dans laquelle ils se démenaient depuis plusieurs mois. En date du mois de mai dernier, une dizaine d’éléments de la garde communale de la wilaya de Bouira avait, en effet, pris l’initiative de se plaindre auprès du Premier magistrat du pays pour dénoncer l’injustice dont ils se disaient victimes. Dans une lettre ouverte à travers laquelle les gardes communaux ont énuméré leurs problèmes, il était question de la régularisation de leurs situations depuis qu’ils avaient été déclarés inaptes à assumer leurs fonctions. Pour rappel, ces gardes communaux avaient été victimes d’attentats ou de blessures plus ou moins graves dans l’exercice de leurs fonctions. Durant près de quatre ans et après avoir frappé à toutes les portes des administrations concernées par ce problème, les éléments de la garde communale ont décidé de passer à la vitesse supérieure en faisant appel au président de la République. Une période pendant laquelle ces éléments avaient été suspendus de leur poste puis réintégrés, mais sans que l’administration régularise leur situation financière. Depuis son installation, en juin dernier, le nouveau délégué à la garde communale de la wilaya de Bouira, Abdelhamid Bouakkaz, ancien colonel de l’ANP qui occupe également le poste de délégué à la garde communale de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, nous a affirmé avoir réussi à régler l’ensemble des problèmes rencontrés par les hommes activant au sein des différents groupes de la garde communale de la wilaya. Dans une entrevue qu’il nous avait accordée en exclusivité au mois d’août, M. Bouakkaz s’est révélé affirmatif et surtout optimiste quant à assainir la situation dans laquelle se trouvaient plusieurs éléments de la garde communale. “Conformément au programme de la direction générale, nous avons pris à bras-le-corps tous les problèmes rencontrés par les gardes communaux.’’ Ainsi de la bouche même de ce responsable, nous apprenons que la situation des 13 gardes communaux qui avaient interpellé le président de la République a été régularisée avec succès. “Nous avons réintégré en tout les 13 éléments qui avaient été blessés lors d’opérations et nous avons même réaménagé leurs horaires de travail pour ceux ne pouvant pas assurer le travail de nuit. Nous avons reçu ces éléments en présence de leur avocate et nous avons discuté de toutes leurs préoccupations qui ont été prises en charge.’’ En effet, ces gardes communaux blessés avaient été déclarés partiellement invalides, mais pas totalement, ce qui fait que pour les services de la CNAS, leurs handicaps n’atteignaient pas les 100% et leur état de santé ne leur permettait pas de reprendre du service comme auparavant. Aujourd’hui encore, ces victimes reviennent à la charge en expliquant qu’elles ont été lésées dans leurs droits les plus rudimentaires. “Comment nous faire travailler au sein d’un détachement alors que nous sommes partiellement invalides ?” Une question a laquelle devront répondre les autorités concernées pour régler définitivement ce dossier.

Hafidh B.

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