Venus des 48 wilayas, les banderoles à la main, les travailleurs ont réussi une véritable démonstration de force. « Où est notre dignité ? », « Pour la sauvegarde et l’amélioration du régime indemnitaire », peut-on lire sur les banderoles. Des protestataires venus de la wilaya de Béjaïa criaient : « Y en a marre du désespoir, on demande le départ de Benbouzid, et asa azeka l’UGTA tela tela. » Il est bien clair que ces protestataires venus en force misent beaucoup sur la tripartite qui se tiendra aujourd’hui et demain. Les travailleurs de l’éducation, et en guise de soutien à la centrale syndicale UGTA, dans les négociations lors de la tripartite, espèrent voir la satisfaction de leurs revendications légitimes, portant sur « l’augmentation du SNMG à 30 000 DA et l’abrogation de l’article 87 bis de la loi 90-11 ». A signaler que la FNTE n’écarte pas une éventuelle grève nationale en cas de non-satisfaction immédiate de leurs revendications « légitimes » par la tutelle.
Effectivement, ce syndicat menace de « recourir à une grève nationale illimitée avec le risque de non-validation de l’année pour les élèves si le ministère de l’Education refuse d’entamer le dialogue ».
La quasi-totalité des protestataires rencontrés sur les lieux demande une revalorisation des salaires et la rétroactivité des modifications apportées aux régimes de prestations sociales.
Un adjoint de laboratoire s’est dit ne pas comprendre pour quoi il est classé dans le corps commun, alors qu’il devrait être intégré dans le secteur de l’éducation. « Après 12 ans de travail et après deux ans de formation, je suis toujours classé dans le corps commun », a-t-il déploré.
Concernant l’argent des œuvres sociales, un responsable de la FNTE se dit « mécontent » de la décision du gouvernement relative à l’exclusion de la FNTE du dossier des œuvres sociales.
De son côté, le président de la commission nationale des œuvres sociales dira à cet effet, que c’est au syndicat qui est le plus représentatif à l’échelle nationale de gérer l’argent des œuvres sociales.
Il fera savoir sans ambages que la grève des syndicats autonomes, qui a duré trois semaines, n’a pas aidé les travailleurs de l’éducation. « Cette action n’a fait que perturber et gêner les intérêts des travailleurs », a-t-il expliqué. La FNTE réclame l’ouverture urgente et sereine des négociations pour la concrétisation de la plateforme de revendications transmise au ministère de l’Education nationale adoptée, lors de la conférence nationale du 5 novembre dernier à Zéralda, relative « au dossier du régime indemnitaire, exigeant la nécessité de son indexation sur les nouveaux salaires de base avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008, remédier aux insuffisances contenues dans les nouveaux statuts particuliers lésant certaines catégories de travailleurs et enfin la promulgation urgente des textes d’application des statuts particuliers en ce qui concerne les dispositions favorables aux travailleurs ».
Lemya Ouchenir