Avec un zeste d’ironie, un humour léger et une conviction légendaire, Ouyahia n’est pas allé avec le dos de la cuillère, pour commenter la tempête politico-médiatique qui a jeté un froid dans les relations diplomatiques entre l’Algérie et l’Egypte. C’est la première réaction officielle de haute facture depuis la campagne égyptienne de dénigrement dont ont fait l’objet le peuple et l’Etat algérien.
Faisant rire l’assistance avec cette phrase “Aâyez Akouleq Eih ya Mâalem”, le Premier ministre ne tardera pas à prendre un ton ferme pour commenter le silence des autorités algériennes face au tohu bohu soulevé par une campagne médiatique belliqueuse, agrémentée par des réactions et déclarations de la part de certains artistes et politiques égyptiens issus du régime de Moubarak, dont le fils est le principal protagoniste. Il dira : “Le silence est la meilleure position que l’Algérie a observée face à cette campagne de dénigrement qui a ciblé notre pays”, en ajoutant : “Nous sommes le pays des martyrs et nul n’a le droit de toucher à l’intégrité de notre patrie”.
Ouyahia appuiera ses propos par cette déclaration. “On nous a traités de pays terroriste, et les gens oublient vite ; quand l’Algérie souffrait du terrorisme durant les années de plomb, personne n’est venue lui apporter un soutien et nous avons réussi à nous en sortir seuls”, a-t-il, dit avant de poursuivre : “Contrairement à certains, des Algériens ont versé leur sang pour aider des pays”, faisant allusion à la guerre de 1967 et celle de 1973 entre l’Egypte et Israël, durant laquelle l’Algérie a apporté son aide aux Egyptiens.
Concernant les répercussions de cette campagne de lynchage, le Premier ministre est formel. “Seuls l’histoire et le temps, nous dirons qui en sortira la tête haute et qui en sortira la tête baissée”, affirmant au passage que l’Algérie a prouvé au monde son intégrité et en est sortie fière.
Voulant revenir aux faits, le Premier ministre dira : “L’essentiel est que nous avons remporté le match haut la main, malgré des incidents regrettables.”
Sur un autre volet, Ahmed Ouyahia a vivement salué l’attitude prise par la presse algérienne face à la campagne égyptienne. “Vous avez démontré votre professionnalisme et votre savoir-faire en vous élevant au-dessus des bassesses et autres animosités qui ont caractérisé les médias égyptiens et vous avez l’occasion de prouver votre nationalisme en le faisant passer au-dessus de tout notamment les réactions sur la toile, et cette pratique qui ressemble à un jeu de tennis ou d’échecs n’a pas lieu d’avoir”, a-t-il conclu.
Hacène Merbouti