En dépit des opérations de sensibilisation lancées au début du mois de juillet dernier afin de contenir la propagation du virus H1N1 provoquant la grippe A communément appelée grippe porcine, la région de Draâ El Mizan au sud de la wilaya de Tizi Ouzou a enregistré des cas confirmés et d’autres suspects.
28 octobre : la genèse du premier cas
Un émigré rentre de France à la fin du mois d’octobre. Atteint d’une grippe, cet homme se rend chez un médecin généraliste qui lui prescrit un traitement ordinaire. Trois jours plus tard, il se sent encore plus malade.
Le même médecin l’oriente à l’hôpital Krim-Belkacem. Diagnostic après diagnostic, il est évacué au CHU Nedir-Mohamed. C’est déjà un cas.
De leur côté, les services de santé engagent une sortie à Maâmar d’où il est originaire. Tous les membres de sa famille passent à la trappe. Son épouse, son fils ainsi que son petit-fils de cinq ans sont isolés avant d’infirmer ou de confirmer s’ils sont vraiment contaminés. Toute la famille a été mise sous Tamiflu avant de sortir du CHU de Tizi Ouzou.
Panique au sein des établissements scolaires
D’autres cas sont signalés à l’école de la cité de l’indépendance au cours de la semaine qui a suivi le premier cas. Il est à signaler que c’est l’affolement. Cinq enfants présentent les symptômes de la maladie. Mais, heureusement pour eux, ils n’étaient atteints que de la grippe saisonnière.
Au lycée Ali-Mellah, une fille a été elle aussi transférée au CHU Nedir-Mohamed. A Sanana, on parle de trois cas. Durant une dizaine de jours, la psychose s’empare de la population. Déjà, certaines personnes, par peur d’être contaminées, commencent à limiter les embrassades et même les poignées de mains.
…Et puis c’est l’accalmie
Peu avant la première rencontre entre l’Algérie et l’Egypte, le sujet qui tournait autour de la grippe A est remplacé par le football. Cela ne va pas sans dire que quand même, cette maladie en préoccupait plus d’un. Les médecins des UDS vont alors à la rencontre des lycéens et des collégiens. Au lycée Ali-Mellah, le docteur Karim Yahiaoui a développé dans une conférence tout ce qui a trait à cette maladie. “Tout passe par la prévention. Il faut surtout s’en tenir aux mesures d’hygiène à respecter. Ce n’est pas alarmant pour autant”, nous a-t-il déclaré. Comme au CEM Frères Harchaoui, le médecin de l’UDS a tenu une autre rencontre avec les élèves de Maâmar au sujet de la maladie. “Après la reprise des cours et la suspension de la grève, nous toucherons plus d’établissements scolaires”, a-t-il ajouté.
Le ministère de l’Education nationale s’en mêle
Le directeur de la direction de l’Education de la wilaya de Tizi Ouzou a d’abord réuni tous les chefs d’établissements à Boghni. Durant ce mini-conclave, il les a instruits de mener des opérations de sensibilisation au quotidien. En outre, il a insisté sur le rôle que doivent jouer les UDS dans ce domaine. La dernière décision en date est de donner un cours sur la grippe porcine. Ainsi, tout comme au début de l’année, les professeurs sont appelés à reparler de la grippe A, à leurs élèves qui sont des vecteurs de transmission de l’information au sein de leurs familles. Pour le moment, dans le milieu scolaire, les élèves semblent être tranquillisés. Mais les discussions sont ailleurs notamment dans les cafés où la vague de froid et l’annonce d’autres cas à l’échelle nationale font resurgir le sujet. “Trois personnes sont mortes : deux à Oran et une autre à Ouargla. Où sont les vaccins ?”, s’interroge un citoyen. Du côté de l’hôpital, on nous a appris que les vaccins vont bientôt arriver. “En principe, la campagne de vaccination sera lancée à la mi-décembre”, nous a fait savoir une source, proche de la Direction de l’hôpital. En tout cas, pour le moment, on n’en est pas encore là. Mais il faut souligner que quand même ce n’est pas une totale sérénité bien que d’autres cas ne sont pas encore signalés. En attendant l’arrivée des vaccins, la prévention est de mise. Pour la fermeture des écoles, rien n’est encore décidé car le nombre de cas est très minime.
Amar Ouramdane