Pourquoi la route tue toujours et tant en Algérie ?

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Les chiffres font vraiment peur. Les routes algériennes tuent toujours. Les sévères sanctions prises par les pouvoirs publics à l’encontre de ceux qu’on appelle “les criminels de la route” n’ont pu malheureusement endiguer le phénomène. Comme si ces sanctions l’encouragaient quelque part. Les raisons sont multiples. A commencer d’abord par l’incivisme des chauffeurs, qui, à cause du non-respect du Code de la route, d’une conduite irresponsable et dangereuse provoquent, généralement des accidents mortels. De ce fait, l’Algérie est classée parmi les pays où la route tue par milliers. Cette situation de non-respect a fait que nos routes sont devenues avec le temps, une jungle, où la grosse cylindrée et les poids lourds imposent leur loi. Au détriment des règles régissant la conduite, ni les limitations de vitesse, ni les radars, ni les escadrons routiers, n’ont pu contenir la déferlante criminelle de ces milliers de chauffards qui fréquentent quotidiennement les routes. Outre cet incivisme, qui, de par et d’autre, serait la première cause des accidents, les “agaçants” barrages de police ou de gendarmerie, omniprésents sur les routes. quand bien même leur présence apporte “réconfort” aux passagers, il n’en demeure pas moins que le stress, le retard qu’ils provoquent incitent les routiers à la vitesse et quelque part à la rébellion contre les règles de conduite. Les témoignages des automobilistes qui fréquentent l’autoroute menant de Kabylie vers Alger sont unanimes. “Nous perdons pas moins d’une heure de temps devant les barrages dressés sur la route, et pour rattraper le retard, nous sommes obligés d’aller à vive allure.” Ces barrages, de l’avis de ces automobilistes, “poussent les gens à recourir à la vitesse, car ce ne sont pas les admirateurs des embouteillages qui se rendent à Alger ou dans une autre wilaya chaque matin, mais ce sont, au contraire, des fonctionnaires et des travailleurs qui sont tenus de se rendre au boulot à des heures précises”. A ces différentes causes, l’on peut ajouter aussi l’état des routes. Il suffit d’emprunter l’autoroute d’Alger – pas les nouvelles rocades mais l’ancienne – pour voir l’état délabré des routes. Nids-de-poule, crevasses, dos-d’âne non signalés…, parsément nos routes. Sans oublier aussi le fait que nos routes, notamment les voies express ne disposent pas encore d’éclairages. Le manque d’éclairage sur les routes amoindrit, d’abord, la visibilité et rend la conduite dangereuse. De leur côté, les pouvoirs publics ont mis un dispositif répressif sévère contre les contrevenants. Entre retrait de permis de conduire, procès et fourrière, ceux qui ne respectent pas les consignes de conduite n’en feront qu’à leur tête. Un contrôle technique obligatoire pour tous les véhicules, y compris pour les nouveaux est imposé, mais pour quel objectif lorsque l’on sait que des véhicules réformés roulent toujours.

Mais, au-delà du fait que la répression de ces “criminels” d’un nouveau genre, quand bien même nécessaire, il faut signaler qu’une simple connaissance d’un agent d’ordre public, peut vous récupérer votre permis de conduire, même si la commission siège chaque fin de journée !

M. Mouloudj

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