Le marché hebdomadaire de Ain El Hammam est tellement ancien que personne ne se souvient de la date de son ouverture. Tous s’accordent à dire que “c’est très ancien. On l’a trouvé à cet endroit”. Certains affirment que les colons français ont construit la ville de Michelet à côté du marché qui existait auparavant sous le nom de “Souk N’Slatha” alors que d’autres avancent que c’est le marché qui est venu se greffer à la ville naissante. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas de création récente. Sa localisation, à l’extrémité Ouest de la ville, évitait aux habitants les nuisances liées aux activités d’une telle structure. Depuis l’indépendance, de nouvelles et nombreuses constructions ont vu le jour, en amont comme en val.
Le marché s’est retrouvé, par la force, des choses, au milieu de la cité qu’il finit par étouffer, chaque jour un peu plus.
Les riverains n’arrivent plus à s’en accommoder. En dehors des bruits et autres détritus que générent les marchés, celui de Ain El Hammam déborde anarchiquement sur la rue, devenant le calvaire des automobilistes et des piétons qui traversent la ville. les locataires des bâtiments limitrophes ne cessent de se plaindre, à juste titre d’ailleurs, des nombreux désagréments, venant d’un marché devenu trop envahissant. Les vociférations des vendeurs à la criée, les avertisseurs sonores des automobiles prises dans des embouteillages ne favorisent guère le repos des malades ou des enfants.
Confinés à un certain moment dans l’aire de vente qui leur est naturellement réservée les étals ont peu à peu, débordé sur la périphérie, avant de squatter carrément, la rue, sur près d’un kilomètre.
Chassés par les mauvaises conditions, régnant en contrebas, les marchands espèrent ainsi se rapprocher de la clientèle qui a déjà, en grande partie, abandonné les lieux.
La ville, au grand dam des citoyens en pâtit et devient un grand marché qui, d’hebdomadaire est devenu quotidien. Portant atteinte à la qualité de la vie, le “souk de michelet” doit sortir de la ville. Sa délocalisation est plus que jamais nécessaire.
A. O. T.
