Au niveau du salon de l’agriculture, le ministre s’est entretenu avec des producteurs de fruits et légumes, de viandes blanches, d’œufs et autres propriétaires de petits élevages qui lui ont fait part des difficultés rencontrées sur le terrain. Après s’être rendu dans la commune d’El Hachimia où M. Benaïssa a visité le PPDRI de Seddara au profit de 126 familles, la délégation ministérielle s’est ensuite dirigée vers la commune d’El Esnam. Sur place, c’est le périmètre de pomme de terre de Taourit Amar qui a attiré l’attention du ministre. Les agriculteurs lui ont fait part des problèmes rencontrés, notamment la rareté et la cherté de la location des terres destinées à cette culture. En prenant connaissance des 1 550 hectares irrigués composant le plateau d’El Esnam et qui devra atteindre une superficie de 1 700 hectares à l’horizon 2014, le ministre a été très enthousiaste en apprenant que la production de la pomme de terre dans cette région était de l’ordre de 250 à 400 quintaux par hectare. Soit une hausse de 160% de rendement par rapport au contrat de performance. Dans la commune d’Ahnif, le premier responsable du secteur de l’agriculture a visité une huilerie ainsi qu’un atelier de découpe avicole en s’entretenant avec leurs propriétaires. La dernière étape de la visite à été le site de Tikjda où les services des forêts ont présenté une fiche technique de reboisement pour ce site qui, avait été, rappelons-le, la proie d’un incendie ravageur l’été dernier.
Des flammes ayant dévasté près de 60 ha dont une bonne partie composée de pinèdes et de cédraies. Après cette inspection, le ministre de retour au chef-lieu de wilaya, a pris part à une réunion de travail avec le wali et les responsables du secteur de l’agriculture et des forêts pour débattre de plusieurs propositions à même de redynamiser ce secteur. Lors de cette visite, le ministre a insisté sur la nécessité que les agriculteurs s’organisent en coopératives pour permettre une meilleure vente de leurs produits.
Une mévente qui ne s’explique pourtant pas selon Rachid Benaïssa. Une coopérative de Lakhdaria, productrice de plants d’oliviers avait en effet, dû jeter l’année dernière près de 65 000 plants en l’absence de commande.
Pour le ministre, il s’agit là d’une aberration d’autant plus qu’un projet de plantation de 20 000 hectares d’oliviers est en cours dans la wilaya de Bouira et que le programme national pour l’oléiculture exige un besoin de 40 millions de plants d’oliviers. Sur le domaine de la céréaliculture, M. Benaïssa s’est montré également intransigeant en apprenant que la production locale atteignait un seuil oscillant entre 15 et 18 qintaux/hectare : “Il faut impérativement atteindre un rendement de 25 quintaux à l’hectare à partir de 2010…’’
A propos des crédits d’exploitation octroyés par le gouvernement aux agriculteurs dans le cadre du RFIG, le ministre n’a pas mâché ses mots : “Les fellahs devront rembourser leurs dettes jusqu’au dernier sou…”, dira-t-il en ajoutant que les crédits ont été accordés sur la base d’une confiance réciproque entre les fellahs et son ministère, et qu’en l’absence de remboursement et de finances, c’est tout le secteur de l’agriculture qui en pâtirait.
Hafidh B.
