La délinquance, la mendicité et le travail des enfants sont des phénomènes qui ne cessent de prendre de l’ampleur en Algérie, notamment dans les grandes villes. Des enfants de toutes catégories d’âge et des deux sexes sont exploités. Une simple virée dans la capitale à l’instar des autres grandes villes confirme cette réalité amère.
Dans le but de préserver les droits de l’enfant dans le pays, plusieurs rencontres ont été organisées par les secteurs concernés depuis le 20 novembre dernier qui coïncide avec la célébration du 20e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant. Les responsables concernés par ce dernier thème ont été tous unanimes à appeler à l’implication de tous les secteurs et associations en la matière. « La crise économique, la situation sociale, la décennie noire, ainsi que l’irresponsabilité des parents sont entre autres les facteurs les plus favorisés de la criminalité des mineurs en Algérie », nous a signifié Mme Kheïra Messaoudène, commissaire principale de la police. Il faut dire que seule les associations (CEIMO) et le secteur de la justice se préoccupent du devenir de l’enfant et défendent l’intérêt des enfants en préservant leur droit, alors que tous les secteurs devraient s’impliquer davantage dans la protection des droits de l’enfant. Ces associations (CEIMO) qui activent à l’échelle nationale, faut-il le préciser, lance un appel aux autorités de les soutenir financièrement pour pouvoir appliquer les droits de l’enfant dans notre pays. Il est bien clair que les parents ont un rôle important dans la préservation des droits de leurs enfants, tandis que ces parents ont besoin d’instances et d’orientation pour pouvoir prendre en charge cette frange de la société. « 90% de la responsabilité de la délinquance des mineurs revient aux parents », a affirmé Mme Messaoudane.
Il y a lieu de signaler que 450 à 500 mineurs ont été condamnés au niveau de la capitale durant l’année en cours pour diverses infractions dont 17 mineurs ont été accusés de crimes. »Ces mineurs ont été jugés par la justice des mineurs », a précisé Mme Meriem Chorfi, directrice chargée de la protection des délinquants et des mineurs auprès du ministère de la Justice. Les représentants du secteur de la sécurité nationale insistent sur l’interdiction du déplacement des enfants non accompagnés entre les wilayas car un grand nombre des mineurs accusés sont venus d’autres wilayas du pays. S’agissant de la mendicité et le travail des enfants, les responsables en matière de préservation des droits de l’enfant sont unanimes pour la promulgation d’une loi qui interdise l’utilisation des enfants dans la mendicité, d’une part, et dans des tâches professionnelles.
A noter que le secteur de la justice est le seul qui connaisse le contenu de la convention relative aux droits de l’enfant. Toutefois, “c’est au ministère de la Justice de vulgariser les droits de l’enfant en Algérie”, a souligné Kamel Fillali, sous-directeur de la commission des droits de l’enfant.
M. A. Yahoui
